Accueil > Actualités > Célébration du 8 mars 2015 : Les Femmes CFB appellent Michel Kafando et (...)

Célébration du 8 mars 2015 : Les Femmes CFB appellent Michel Kafando et Yacouba Isaac Zida à rompre définitivement avec les vieilles pratiques

lundi 9 mars 2015

A l’occasion de la célébration de la journée internationale de la femme, le Conseil des Femmes du Burkina « CFB » à travers cette déclaration que nous avons reçue, invite Michel KAFANDO, président du Faso et ZIDA Isaac, premier Ministre, « à traiter franchement toutes les questions de droits humains et de justice sociale comme celles de l’amélioration effective de la condition des femmes et des jeunes au Burkina Faso ». « Le CFB plaide aussi pour la mise en place d’un fonds de soutien aux candidatures féminines aux élections pour les prochains scrutins ».

Le Burkina Faso a été secoué par une crise politique majeure en fin octobre 2014. Une phase de transition d’une année a été amorcée dès novembre 2014 pour la mise en place des conditions d’un véritable renouveau démocratique dans notre pays. 2015 est donc une année charnière marquée par des élections couplées présidentielles/législatives où tous les burkinabé, hommes et femmes, jeunes et personnes âgées, devront élire leur président(e) et leurs députés en donnant leurs voix à différentes candidatures.

Le Conseil des Femmes du Burkina voudrait par la présente déclaration faire appel au sens critique mais aussi au sens civique élevé de toutes les femmes et de tous les jeunes à l’occasion de la célébration du 08 mars 2015 qu’il place sous le signe de « l’excellence et l’accomplissement des femmes et des jeunes en politique ».

Pour ce faire, il invite à une mobilisation sans pareil, pour participer non seulement à l’enrôlement qui est entamée depuis le 03 mars sur tout le territoire national par la Commission Electorale Nationale Indépendante, mais aussi et surtout à une participation qualitative et utile à toutes les étapes du processus électoral en cours. Car, la libération des Femmes et des Jeunes et l’amélioration de leur statut ne deviendront effectifs que lorsque leur présence dans la vie publique nationale et l’impact de leurs actions seront visibles au niveau décisionnel.

Quand on sait que les deux précédents scrutins avaient mobilisé plus de femmes sur les listes de candidatures on ne peut pas ne pas s’interroger sur leur contre-performance aux résultats définitifs. A preuve, les législatives de 2012 avaient enregistré 342 femmes sur les listes nationales et 1533 femmes au niveau des listes provinciales. Au résultat, nous n’en sommes sorties qu’avec 24 femmes sur 127 députés à l’Assemblée Nationale. Il en fut de même pour les élections municipales qui ont abouti à seulement 19 femmes maires sur 370 maires au total ! Qu’est ce qui a donc bien pu se passer ?

Toutes les initiatives ont cependant été entreprises ici et là par les organisations féminines, les institutions d’appui à la démocratie et le Ministère de la Promotion de la Femme et du Genre pour éduquer les citoyens et citoyennes pour non seulement les inciter à présenter leurs candidatures mais aussi à accomplir leurs devoirs civiques. Si ces initiatives sont à saluer, elles ne devraient cependant pas nous faire perdre de vue que c’est avant tout une question d’intérêt national.

Au demeurant, si on peut prétexter que la politique est un terrain où il n’y a pas de « cadeau », en ce qui concerne les nominations par contre, il s’agit bien d’une volonté politique des plus hautes autorités du pays en l’occurrence de Son Excellence Monsieur le Président du Faso, ainsi que de Son Excellence Monsieur le Premier Ministre, doivent effectivement afficher. Celles-ci devraient se démarquer définitivement des vielles pratiques qui consistaient à ne chanter que la promotion de la Femme et marquer leur passage à la tête de l’Etat par des actes politiques forts et concrets en faveur des femmes et des jeunes.

La transition politique actuelle, est donc une belle opportunité pour elles de faire la preuve de leur engagement aux côtés des deux composantes majeures de la population de notre pays.

Contrairement aux années précédentes, ce 08 mars 2015 devrait donc être une célébration spéciale avec une réelle rupture avec les techniques manichéennes passées qui n’honorent pas le peuple burkinabé qui s’est battu au prix du sang et de sa vie pour obtenir ce début de changement qualificatif, source d’espoir et de foi en l’avenir.

Nous appelons donc :

Les femmes et les jeunes

  à rester vigilants pour préserver les acquis de leurs luttes, en s’inscrivant massivement sur les listes électorales afin d’élire par conviction leurs nouveaux dirigeants en temps opportun ;
  à accepter de se faire inscrire sur les listes de candidatures, à des positions gagnantes afin d’accroître leur nombre dans les instances électives (Assemblée Nationale, Conseil municipaux,….)

Les autorités de la transition

  à traiter franchement toutes les questions de droits humains et de justice sociale comme celle de l’amélioration effective de la condition des femmes et des jeunes au Burkina Faso ;

  à prendre toutes les dispositions nécessaires pour relire effectivement la loi n°010-2009/AN/ PORTANT FIXATION DE QUOTAS AUX ELECTIONS LEGISLATIVES ET MUNICIPALES AU BURKINA FASO, avant la tenue effective des élections couplées présidentielle et législative de 2015 ; à défaut, à prendre des mesures exceptionnelles en faveur du positionnement alterné ou des listes zébrées ;

  à mettre en place un fonds spécial de soutien aux candidatures féminines aux élections sous des conditions qui seront précisées par décret pour les prochains scrutins.

Les partis politiques

  à respecter scrupuleusement aux élections de 2015, la loi sur le quota relue ;
  à mieux positionner les femmes et les jeunes sur les listes de candidatures à travers le système de positionnement alterné ;
  à gérer de façon transparente et équitable, les fonds alloués à la campagne électorale.

Les medias
  à se mobiliser davantage pour un meilleur accompagnement et traitement des initiatives des femmes et des jeunes pendant cette période électorale sensible.

Les partenaires techniques et financiers

  à suivre davantage la mise en œuvre des projets en rapports avec le genre notamment dans sa composante « femme et processus de prise de décision », afin de garantir un impact réel sur la condition des groupes cibles, par l’exigence de résultats concrets, car le renforcement du pouvoir de décision de la femme est profitable non seulement aux membres de sa famille mais aussi à toute la société.

Le Conseil des Femmes du Burkina, par conséquent invite toutes les femmes et les jeunes à une alliance stratégique pour participer massivement à toutes les étapes du processus (révision des listes électorales, sensibilisations et formations citoyennes, vote, gestion des contentieux électoraux..), afin d’y garantir le respect de leurs intérêts à tous les niveaux.

Si accomplir son devoir citoyen en toute responsabilité c’est d’aller aux urnes et voter « responsable », nous encouragerons les Femmes et les Jeunes à aller aux urnes pour donner leurs voix aux candidats de leurs choix sur les listes qui respectent le quota minimal de 30%. La responsabilité du vote peut aussi s’exprimer par des votes sanctions comme réponse au non-respect du quota minimal de 30% qui n’est que légitime, dès l’ouverture des scrutins de 2015.

La Présidente
Martine YABRE
Chevalier de l’Ordre du Mérite Burkinabé
conseildesfemmesduburkina@gmail.com

  • Poster un message :
  • modération a priori

    Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

    Qui êtes-vous ?
    Votre message

    Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

Vidėo de la semaine

Portrait

Burkina : Sara Maïga, un exemple de femme battante aux multiples casquettes

Sarah Maïga est une jeune femme atteinte de nanisme. Une maladie génétique due à une malformation responsable de la petite taille chez l’adulte. (...)


LeFaso.net © 2003-2014 Yenenga ne saurait être tenu responsable des contenus "articles" provenant des sites externes partenaires.
Droits de reproduction et de diffusion réservés