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Mariage forcé des filles : L’association Petit-Jean sensibilise des parents

lundi 18 décembre 2023

L’association Petit-Jean, en collaboration avec AGILES et l’association Références, a organisé une séance de sensibilisation sur les méfaits du mariage forcé et précoce des jeunes filles. C’était le jeudi 14 décembre 2023, à Ouagadougou.

A entendre la directrice de programme de l’association, Maria Yaméogo, cette sensibilisation a été organisée car la thématique est toujours d’actualité. Intervenant également dans la protection de l’enfant, l’association a été récemment confrontée à une situation de mariage forcé d’une de ses "protégées".

« On remarque de plus en plus des violences à l’égard des jeunes filles. On a récemment eu un cas où une de nos filles a été victime de mariage forcé précoce, car elle est encore très jeune. C’est ce qui nous a interpellés tout de suite à faire cette activité en vue de sensibiliser les parents pour essayer d’éradiquer un peu ce phénomène, pour aider ces jeunes filles et diminuer les violences qu’elles subissent chaque jour dans leurs familles et dans la société », a expliqué la directrice de programme.

« Le principe de base du mariage en islam est le consentement »

À la question de savoir quel lien existe entre la pratique du mariage forcé et la religion musulmane, l’iman Abdoul Salam Ouédraogo, qui a assisté à la séance de sensibilisation, a apporté quelques éclairages. Selon lui, le principe de base du mariage en islam est le consentement. « Le mariage est une institution religieuse que Allah (paix et salut sur lui) a favorisée et il a même enseigné cela à son Prophète qui en a fait une tradition recommandée. Mais le mariage est basé sur le consentement qui fait même partie des premiers principes du mariage. Ceux qui disent que le mariage forcé est autorisé en islam, c’est vraiment avec erreur qu’ils le disent parce que le Coran ne l’enseigne pas », a répondu l’imam Abdoul Salam Ouédraogo. Selon lui, des sensibilisations doivent être faites afin que cette conception disparaisse.

Dans le même sens, madame Bambara a déclaré que le mariage forcé des filles ne doit plus être pratiqué de nos jours. « Il faut donner la liberté à chacun de faire ses choix dans sa vie », défend la participante à l’activité. Pour Adama Moyenga, également participant, la fille doit étudier et choisir son conjoint au moment opportun. Mais il pense que le mariage peut être arrangé, si la fille ne s’en sort pas à l’école et a une vie sexuelle non-recommandable. « Tu n’évolues pas à l’école et en plus de cela tu sors faire de mauvaises choses ? Ce que tu es pressée pour aller faire, moi je vais te donner un mari et tu iras t’assoir là-bas. Si quelqu’un vient seulement et dit qu’il veut, je donne ; mais seulement si la fille est consentante », a-t-il déclaré.

Le rôle des parents

De son côté, Issaka Nikièma, un autre participant, pense que c’est le manque de communication avec les enfants qui conduit souvent aux mariages forcés. « Il y a des cas de mariage forcé car nous n’échangeons pas avec les enfants et nous voulons les gérer une fois qu’ils sont grands. Le mariage forcé est interdit et aucune religion n’autorise le mariage sans le consentement des deux personnes. Aussi, ce n’est pas seulement à l’école qu’on peut réussir. Il y a bien d’autres activités. Et si elle fugue ou se suicide ? Qui perd dans tout cela ? Il faut qu’on fasse beaucoup attention », a-t-il averti.

Le mariage forcé est interdit au Burkina Faso et l’âge minimum légal de mariage est de 21 ans pour les hommes et 17 ans pour les femmes.

En rappel, l’association Petit-Jean œuvre dans la protection de l’enfant à travers l’éducation. Elle offre également un suivi familial et scolaire. Elle sensibilise les parents et les enfants sur des sujets tels que la santé sexuelle et reproductive, l’orientation professionnelle et la découverte des métiers. AGILES et Références, quant à elles, luttent contre les violences faites aux femmes.

Hanifa Koussoubé
Lefaso.net

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