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De la communication à la Coiffure/Esthétique : Maria Tagnan a transformé l’essai

mardi 23 août 2022

Entrepreneure par nécessité, Maria Tagnan est une communicatrice de formation qui a renoué avec ses premières amours d’enfance, à savoir la coiffure et ses dérivés. Ce coup d’essai dans ce métier considéré par d’aucuns comme un « sot métier » semble être devenu son coup de maître. Comme quoi, il est imprudent de présager de l’avenir. Portrait d’une résiliente dans l’âme !

A la voir, c’est une jeune fille qui semble avoir été servie sur un plateau d’or. Pourtant, derrière cette apparence, c’est une personne qui s’est faite elle-même. Une battante et résilience dans l’âme qui a refusé de s’apitoyer sur son sort, en se donnant une seconde chance dans l’entrepreneuriat.

Comme pour répondre à l’injonction de cet adage : « Si on vous ferme la porte, passez par la fenêtre », Maria Tagnan, puisque, c’est d’elle qu’il s’agit, a su se frayer ce chemin devant les portes fermées de l’employabilité.
Sortie avec un « Master en communication d’entreprise » en poche, tout était comme tracé pour la jeune diplômée. Pour celle qui rêvait de travailler dans une grande institution ou société avec son master en communication ne verra pas la réalisation de ce rêve. Du moins, pas pour le moment.

Mais chez les « Tagnan », l’échec n’a pas sa place. Ne se résignant pas à sa situation, la jeune diplômée conjugue alors sa vie dans la foi et déplace les montagnes qui se présentent à elle.
Issue d’une famille modeste (un père professeur d’anglais, et une mère ménagère), ses problèmes ont commencé dans l’année de son obtention du BAC, dit-elle. Avec son géniteur qui était désormais à la retraite et qui se sacrifiait pour payer ses études dans une université privée, il lui fallait trouver un moyen pour subvenir à ses besoins de jeune fille.

C’est ainsi que l’amazone dit s’être lancée dans ce qu’elle savait déjà faire : la confection des perruques et le maquillage. « Je le faisais déjà de façon occasionnelle ou quand une amie me commandait. Je me rappelle qu’on me négociait même pour le faire et comme ça me permettait d’avoir un peu d’argent, je le faisais », se souvient-elle. Avant d’affirmer que c’est un métier qu’elle a appris dès sa tendre enfance, quand elle jouait à la poupée comme toutes les petites filles de son âge. « J’aimais bien faire ça. Quand je tressais ou maquillais ma poupée, on m’appréciait et on me disait que j’étais douée, mais je ne savais pas que c’est un métier dans lequel j’allais consacrer ma vie », raconte la désormais professionnelle, avec un sourire qui en dit beaucoup.

De jeu d’enfant à la consécration. Même si elle ne s’y voyait pas, la belle Maria ne s’est empêchée de se donner cette chance dans un métier ou on l’attendait le moins et surtout pour une diplômée en Master. Comme quoi, on n’échappe jamais à son destin.

L’entrepreneuriat, ce pourquoi elle est faite

Ce choix par défaut de Maria Tagnan s’est révélé être ce pour quoi elle semble être destinée. Elle allie coiffure et maquillage avec grâce. De ses mains habiles et de ses yeux de lynx, dame Tagnan sait rendre les femmes dans leurs meilleurs jours et les témoignages coulent à flots. Grace à la qualité de ses services, elle s’est construit une communauté en ligne.

Partie d’un pied à terre chez elle et des services proposés en ligne, la coiffeuse et maquilleuse 2.0 a fini par mettre un institut de beauté « style de femmes » sur place en 2017, dont la renommée dépasse aujourd’hui les frontières. C’est d’ailleurs l’un des instituts de beauté les plus en vogue dans la capitale burkinabè, qui attire beaucoup de jeunes filles et dames, notamment les mariées. L’institut ne désemplit pas, surtout les weekends et il faut d’ailleurs prendre rendez-vous pour pouvoir être sur la liste. « J’utilise beaucoup les réseaux sociaux pour faire la promotion de mes services et de mes produits (perruques et autres). Et grâce à ma page ‘’style de femmes’’, les gens m’appellent de partout pour commander mes perruques, se faire coiffer ou se maquiller pour leurs différents évènements », explique la jeune business woman.

C’est aussi ça la magie des réseaux sociaux et elle connaît les besoins de sa cible. Grâce à sa formation en communication d’entreprise, témoigne-t-elle, elle gère son entreprise et présente mieux ses services, tout en profitant des opportunités que lui offrent les réseaux sociaux. Comme quoi, la formation qu’on acquiert à l’école sert toujours.

La jeune entrepreneuse voit déjà grand dans ce qu’elle fait et a même commencé à diversifier ses sources de revenus, en développant d’autres projets connexes comme la formation. Son objectif, dit-elle, c’est de pouvoir proposer des services dans toute la lignée de son domaine.

C’est pourquoi, en plus des perruques, de la coiffure et du maquillage, elle dit avoir aussi en projet de mettre en place une école de formation pour former les jeunes professionnels (elles) du domaine. Une activité connexe qu’elle a déjà commencée en formant des jeunes filles qui en font la demande. Pour celle qui s’était lancée au départ par manque d’emploi, c’est sans regret et elle compte d’ailleurs s’y consacrer exclusivement.

Ses parents qui avouent avoir été dès le départ découragés du fait qu’elle ne puisse pas s’insérer sur le marché d’emploi, la voient désormais comme un modèle, surtout pour les jeunes diplômés sans emploi.

Yvette Zongo
Photos et Vidéo : Ange Auguste Pare
Lefaso.net

Contact : 70864867/66260706
Page Facebook : « Style de Femmes »

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