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Saint Valentin : « On se demande si ce sont les gens qui ne s’aiment plus », dixit Emile Tapsoba, commerçant à Rood Woko
lundi 13 février 2017
Chaque 14 février est célébrée la Saint Valentin, considérée dans de nombreux pays comme la fête des amoureux. Cette fête qui rentre peu à peu dans les habitudes des Burkinabè est l’occasion pour les amoureux de s’offrir des cadeaux de toutes sortes. Des fleurs en passant par les vêtements ou encore les sorties au restaurant, tout est mis en œuvre pour que la fête soit belle. C’est aussi l’occasion pour les commerçants d’articles en tout genre de faire de bonnes affaires.
Il est 10 heures lorsque nous arrivons au grand marché de Ouagadougou. A peine descendues de notre moto, nous sommes assaillies par des vendeurs ambulants de fleurs, de nounours et divers autres articles. « Madame, un bouquet de fleur pour votre chéri. Ou préférez-vous une ceinture ? », nous lance un commerçant.
En cette veille de Saint Valentin donc, difficile de se frayer un passage au milieu des nombreux articles et clients venus chercher de quoi faire plaisir à leurs Valentins ou Valentines. Cependant, malgré ce que l’on pourrait qualifier d’affluence, les commerçants se plaignent.
Que ce soit Emile Tapsoba, vendeur de fleurs, de montres et de chaussures ou Tiendrébéogo Souleymane, vendeur de nounours et de sous-vêtements, tous ont en bouche le même refrain : Rien ne marche. « Cette année, on ne sent pas la Sant Valentin. Les articles ne marchent pas. On se demande si ce sont les gens qui ne s’aiment plus. En 2016, le marché se portait mieux. Aujourd’hui c’est le 13 février et il n’y a même pas d’embouteillage. Alors que l’année passée, à partir du 10 février déjà, l’affluence était au rendez-vous. », se lamente Emile Tapsoba.
Mais qu’est- ce qui peut bien expliquer cette morosité dans les affaires ? Souleymane Tiendrébéogo répond : « C’est la situation économique du pays même qui est morose. Les gens se plaignent qu’il n’y a pas d’argent. Donc ça se ressent partout. En plus de ça, les hommes ne veulent plus dépenser pour les filles, parce que plusieurs sortent avec les hommes pour le matériel. Et comme les hommes ne sont plus dupes, ils ne font plus de cadeaux aux filles. »
Prix à la hausse
Les commerçants ne sont pas les seuls à se plaindre. Les clients, à l’instar de Rachid Lingani que nous avons rencontré, pointent du doigt la cherté des articles. « Cette année particulièrement, les prix sont excessifs. Comparés à l’année passée, les prix sont vraiment à la hausse. J’ai pu acheter un cadeau pour ma copine, mais ce n’est vraiment pas facile. Et ça va empiéter sur ce que j’avais prévu pour le restaurant. »
Les fleurs naturelles, quand on a les moyens
S’il y a un cadeau qui ravit la vedette à la Saint Valentin, c’est bien la fleur. Si certains achètent des fleurs artificielles, d’autres préfèrent celles naturelles. Même s’il faut pour cela débourser un peu plus. L’échoppe de Mme Nitiéma Louisette, fleuriste à Ouaga, enregistre déjà plusieurs commandes de fleurs pour la Saint Valentin. Les prix des bouquets varient de 2500 F CFA à 100 000 F CFA, en fonction de la composition. A l’instar des autres commerçants, Mme Nitiéma note une baisse de l’affluence, même si elle dit ne pas trop se plaindre. « Le marché, ça va un peu. C’est vrai que les années précédentes, le marché était meilleur, alors que cette année, le marché a baissé, mais ça va. J’ai déjà enregistré des réservations pour demain. Certains clients récupéreront leurs fleurs ce soir et d’autres ce sera demain », lâche t- elle.