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Prostitution au Burkina : Que celui qui n’a jamais péché jette la première pierre !

lundi 7 novembre 2016

« La prostitution féminine au Burkina. Nous sommes tous et toutes responsables. » C’est du moins l’avis de la docteure Lydia Rouamba chercheure à l’Institut des sciences des sociétés (INSS). Elle s’est penchée sur la question de la prostitution au Burkina Faso afin dit-elle de lutter contre la banalisation du phénomène au Burkina Faso.

La lutte contre la prostitution dans notre pays est essentiellement dirigée contre les prostituées. Quid des proxénètes et des clients qui sont une partie importante dans la pérennisation du phénomène. Un fait qui révolte la Dr Lydia Rouamba, sociologue et chercheure à l’Institut des sciences des sociétés (INSS). « Comment comprendre, s’indigne-t-elle qu’une prostituée soit considérée comme une criminelle, alors que le client n’est pas condamné par la société ? ». En effet, selon le Dr Rouamba, c’est parce qu’il existe des clients que des femmes continuent de se prostituer, ce qui en fait donc un phénomène multidimensionnel. Et ce côté multidimensionnel du phénomène doit être pris en compte si l’on veut un jour arriver à éradiquer ou du moins réduire le phénomène.

L’auteure par cet ouvrage désire donc mettre en lumière la responsabilité de la société dans l’existence de ce phénomène et par là, contribuer à lutter contre ce qu’elle qualifie de banalisation du phénomène. Cet ouvrage, fruit de plusieurs mois d’enquête auprès des péripatéticiennes, de présumés proxénètes, de personnes ressources, ainsi qu’une étude documentaire sur la problématique, déconstruit selon les termes de Dr Rouamba « les deux mythes qui affirment que la prostitution est le plus vieux métier du monde et qu’elle est un mal nécessaire », et appelle à une prise de conscience de la part que joue chacun dans la pérennisation de ce phénomène.
Selon l’auteure, cette œuvre « se veut un lobbying pour une déstigmatisation et une protection des femmes prostituées qui, en majorité sont des victimes de sociétés de plus en plus mercantiles, « déshumanisées » et ploutocratiques. », cf. P.14.

Dr Rouamba ne se contente cependant pas de dénoncer cet état des faits, elle propose également un ensemble de solutions afin de réduire le phénomène.
Solutions qui passent selon elle, par une véritable volonté politique pour contenir le phénomène, en fermant les maisons closes, mais aussi en condamnant « l’achat du sexe » par le changement de mentalité de la société. La lutte contre le proxénétisme doit être également accentuée.

Elle appelle également les autorités politiques à reconsidérer la politique de lutte contre la prostitution en privilégiant l’assistance plutôt que la répression. Une assistance qui pourrait passer par la mise en place d’un fond d’aide aux femmes et filles qui voudraient abandonner la prostitution.
Elle appelle aussi à éduquer les jeunes garçons et les jeunes filles au respect de la dignité de chaque être humain.
Cet ouvrage scientifique de 94 pages fait ressortir toute la complexité du phénomène de la prostitution. Il est disponible dans plusieurs librairies de Ouagadougou et aussi à l’INSS au prix de 2500 F CFA.

Justine Bonkoungou (Stagiaire)
Lefaso.net

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