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Lingerie "France au-revoir" : Gare au cancer du col de l’utérus !

mardi 17 mai 2016

Depuis quelques années, lorsque l’on visite certains marchés de la capitale burkinabè, il n’est pas rare de constater des étals où est vendue en friperie de la lingerie féminine communément appelée « dessous ». Cette lingerie « France au revoir » ou "yougou yougou" fait le bonheur de plusieurs dames qui n’hésitent pas à en acheter pour elles et pour leurs enfants. Pourquoi préfèrent-elles ces « dessous » friperie ? Les porter n’a-t-il pas de conséquences sur leur santé ? Nous avons voulu en savoir plus.

Vendredi matin, marché de Karpala, nous avons rencontré plusieurs femmes venues acheter des « dessous » friperie. Parmi elles, E.L. E.L. ne jure que par les « dessous » friperie. Comme elle, de nombreuses femmes rencontrées sur place, disent préférer la lingerie féminine friperie à celle en prêt-à-porter. Question de qualité affirment-elles.
« J’achète les dessous friperie parce que c’est de bonne qualité. C’est en coton et en plus ce n’est pas cher. J’achète pour moi et pour mes enfants. C’est mieux que les dessous prêt à porter qui ne durent pas. Les soutien-gorge friperie-là sont très bons. Je préfère ça aux prêts- à- porter », soutient E.L.

En effet, les prix de ces dessous vont de 100 FCFA à 500 FCFA pour les premiers choix.Pour les enfants, les dessous coûtent entre 100 FCFA et 200 FCFA.
Pour les adultes les prix varient de 200FCFA à 500CFA.Le premier choix des soutiens-gorge coûte 500FCFA et le 2echoix coûte 300Fcfa.

Lorsqu’on les interpelle sur les risques liés au port de ces « dessous » friperie, elles sont catégoriques : « Moi je désinfecte très bien avant de porter. Je trempe d’abord dans de l’eau chaude avec du détergent. Je lave et ensuite je rince dans de l’eau contenant de la javel. Donc je ne peux pas avoir d’infection. D’ailleurs je porte les dessous friperie il y a longtemps et je n’ai jamais rien eu. »

A entendre, cette femme, elle ne coure aucun risque en portant ces « dessous ». Mais est-ce bien le cas ?
Pour en savoir davantage sur les risques encourus par ces femmes, nous avons rencontré le Pr Charlemagne Ouédraogo, gynécologue au Centre hospitalier universitaire Yalgado Ouédraogo.

Il y a des risques d’attraper des maladies en portant ces « dessous friperie »

Le Pr Ouédraogo a relevé que la lingerie, de principe ne se transmet pas et ne se partage pas, même entre sœurs. Une lingerie est strictement personnelle.
« La lingerie friperie que certaines femmes utilisent est quelque chose qui doit être proscrit. Il faut déconseiller vivement cette façon de faire car elles vont prendre des maladies qui ne sont pas leurs maladies à travers le fond de la lingerie. Surtout si il y en a qui vont les utiliser sans prendre toutes les procédures de stérilisation, ce ne sera pas étonnant qu’elles puissent prendre des microbes tels que le virus du papillome humain qui peut donner le cancer du col de l’utérus, les mycoses qui peuvent les contaminer et les parasites. En tant que professionnel de la santé, nous déconseillons vivement les femmes d’utiliser ces lingeries friperie, car elles peuvent prendre des maladies importées ».

Le Pr Ouédraogo estime qu’on ne peut pas standardiser les procédures de stérilisation à la maison. Les procédés utilisés donc par ces femmes qui portent les dessous friperie ne peuvent être totalement sûrs. « Je ne crois pas qu’elles peuvent utiliser un bon processus de stérilisation correct pour être sûr à 100% que ces lingeries-là sont débarrassées de leurs microbes. Ce n’est pas possible. »

Il convient donc de jouer la carte de la prudence, en évitant d’acheter les « dessous » friperie qui peuvent mettre en péril notre santé.
Il serait également intéressant que l’Etat ait un regard sur ces articles « France-au revoir » qui envahissent de plus en notre pays.

Justine Bonkoungo (Stagiaire)
Lefaso.net

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