Accueil > Actualités > Burkina/Utilisation des « secrets de femmes » : « Tout ce qui est naturel (...)

Burkina/Utilisation des « secrets de femmes » : « Tout ce qui est naturel n’est pas sans danger », avertit le gynécologue Dieudonné Ouédraogo

lundi 11 mars 2024

C’est devenu presque qu’une pratique courante dans beaucoup de pays africains. L’utilisation des produits d’origine naturelle (secrets de femmes) pour soigner et protéger son intimité. Les femmes africaines, notamment celles burkinabè, tiennent à ce que leur hygiène féminine soit au top. Cette pratique de grande mère se transmet de génération en génération. Dès le bas âge, les petites filles sont initiées à cette hygiène corporelle et intime et souvent peu recommandable et cause de beaucoup de maladies, notamment le cancer du col de l’utérus, devenu une question de santé publique au Burkina. Répondant à une femme lors d’une conférence publique sur les facteurs de risque du cancer du col de l’utérus, le médecin gynécologue Dr Dieudonné Ouédraogo, se veut clair sur la question. Il recommande aux femmes de faire attention.

« Ce thème global de secrets de femmes, englobe les pratiques et les produits utilisés. Ce n’est pas à rejeter à l’eau étant donné que cela vise à agrémenter et ou à rendre agréable la vie des couples. Pour ce qui est du comportement de se faire belle et d’être sexy ou attrayante, j’allais l’encourager. Par contre l’utilisation des produits qui ne sont pas maîtrisés, est fortement déconseillée. On voit sur les réseaux sociaux des potions magiques pour redevenir jeune de 18 ans et avoir des seins bien redressés. En temps normal, avant qu’un médicament soit mis sur le marché, il y a des études qui sont faites et qui montrent parfois que même s’il est efficace, il y a des dangers. Un médicament peut être efficace pour ce qu’on recherche, mais derrière cela, peut poser beaucoup d’autres problèmes. Malheureusement ce qui est promu sur les réseaux sociaux ne répond à aucune règle. Donc de ce fait, moi j’invite les femmes à se démarquer de l’utilisation de ces produits, parce qu’il n’y aucune sécurité derrière et il faut faire très attention », résume le gynécologue.

L’autre piège, ajoute Dr Dieudonné Ouédraogo, « c’est qu’on a l’impression que tout ce qui est naturel est sans danger et pourtant ce n’est pas vrai. Dans la plante, il y a du tout. Il y a ce qu’on veut et il y a ce qu’on ne veut pas. La preuve, pour ceux qui connaissent le « wack », tout ce qu’on prend pour empoisonner vient d’où ? On tire le poison de la plante et d’ailleurs pour nous scientifiques, entre le médicament et le poison, c’est la dose qui compte. Et quand ces doses ne sont pas maîtrisées, on peut bien vouloir quelque chose d’agréable et puis se retrouver dans une situation désagréable. Dans nos consultations, nous recevons couramment des femmes qui viennent avec un vagin totalement fermé, parce qu’elles ont utilisé des produits corrosifs dans l’objectif de rétrécir le vagin, malheureusement cela a créé une érosion, c’est-à-dire une plaie et en cicatrisant les parois vaginales se sont collées, et on a beaucoup de ces cas et tous les médecins gynécologues peuvent en témoigner. Vous voyez donc qu’en dehors des cancers, ce que cela peut causer comme problème sur la santé. Pour moi, c’est vrai qu’on ne peut pas jeter tout à l’eau, mais il faut faire très attention à l’utilisation de ces produits ou s’en méfier ».

Propos recueillis par Yvette Zongo
Lefaso.net

  • Poster un message :
  • modération a priori

    Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

    Qui êtes-vous ?
    Votre message

    Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

Vidėo de la semaine

Portrait

Burkina : Sara Maïga, un exemple de femme battante aux multiples casquettes

Sarah Maïga est une jeune femme atteinte de nanisme. Une maladie génétique due à une malformation responsable de la petite taille chez l’adulte. (...)


LeFaso.net © 2003-2014 Yenenga ne saurait être tenu responsable des contenus "articles" provenant des sites externes partenaires.
Droits de reproduction et de diffusion réservés