Burkina / Petits métiers : Claire Tapsoba, l’aide-ménagère devenue gérante de parking d’engins à deux roues
mercredi 27 mars 2024
Claire Tapsoba est l’une des rares parkeuses (gérante de parking) dans la ville de Ouagadougou. Elle gère avec un jeune homme d’une vingtaine d’années, devenu son complice, un parking d’engins à deux roues devant une banque de la place. Nous l’avons rencontrée en plein midi le 26 mars 2024. Son seul objectif, satisfaire sa clientèle. Portrait d’une jeune dame qui préfère faire des petits métiers que de mendier son pain !
Ne dit-on pas qu’il n’y a pas de sot métier ? Claire Tapsoba l’a très bien compris et elle se donne à son boulot avec beaucoup d’entrain. Le visage et le front tout en sueur, sous un soleil de plomb de ce mois de mars, la jeune dame de 29 ans, sourire aux lèvres, parque et fait sortir des motos, donne des tickets et encaisse de l’argent.
C’est presque devenu des gestes anodins pour cette jeune mariée qui est aussi enceinte, selon ses dires. Elle gère ce parking depuis trois ans et commence à engranger de l’expérience. Pour celle qui a mené les travaux ménagers pendant cinq ans dans une famille d’accueil, c’est une autre expérience qui demande beaucoup d’endurance, de proactivité et de courage. Mais elle dit s’en sortir grâce au soutien de son collègue de travail, Inoussa Kaboré, qui apprécie bien sa compagnie et sa joie de vivre. Il explique que gérer un parking n’est pas vraiment un métier de femme, mais il estime qu’il est mieux de le faire que rester à la maison pour compter seulement sur son mari. « Le jour où ce mari n’aura rien, il y aura des problèmes », lâche-t-il dans un éclat de rire. C’est pourquoi, dit-il, il faut l’encourager. « Je ne peux pas lui tenir rigueur quand elle exprime la fatigue. Je la laisse se reposer parce qu’elle est comme une sœur pour moi », confie son collègue.
Pour la petite histoire, Claire Tapsoba a appris la gestion de parking sur le tas. « J’ai travaillé avec ma patronne pendant cinq ans. Je faisais le ménage chez elle et elle était très gentille avec moi. Elle s’occupait de moi comme de sa fille et moi-aussi, je la prenais comme ma mère. Elle a un parking pour engins à eux roues et comme la gestion de ce parking était devenue difficile, je me suis proposée de venir le faire et ça m’a plu. Il n’y a pas de mauvais travail, c’est le vol qui est mauvais. Si un travail peut te permettre d’avoir ta pitance quotidienne, c’est le plus important. Sinon si je m’assois, qui va me donner 30.000 FCFA par mois cadeau ? », raconte-t-elle avec une certaine assurance.
« Je ne regarde personne »
Quant à la question de savoir comment les gens la voient, elle est catégorique : « Je ne m’occupe pas de ce que les gens me diront, c’est mon travail que je fais. C’est ça qui me donne à manger ». Pour elle, le plus important, c’est de ne pas mendier ni voler, le reste, il n’y a pas de travail de femme ou homme, travail c’est travail.