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Burkina / Culture : Clémence Zongo souhaite que le métier de coiffeuse artistique soit plus valorisé

jeudi 18 avril 2024

Clémence Zongo, fondatrice de Holy création, est coiffeuse et maquilleuse. Depuis 2019, elle exerce dans le domaine de la coiffure artistique. Elle se sert de mèches, de laine, de fer mou, d’aiguilles, de colle et de gel pour donner vie à ses créations. A travers cet interview accordée à Lefaso.net, Dame Zongo revient sur son parcours dans le domaine de la coiffure artistique, domaine qu’elle trouve peu valorisé au Burkina Faso.

Lefaso.net : Qu’est-ce qui vous a inspiré à devenir une coiffeuse artistique ?

Clémence Zongo : Je peux dire que c’est Dieu qui m’a inspiré car l’inspiration est venue d’un songe. Dans mon rêve, je me voyais faire une coiffure que je n’avais jamais faite auparavant. A mon réveil l’image est restée. Arrivée au travail, j’ai demandé à réaliser la coiffure sur la tête d’une collègue et ça donner une coiffure en forme humaine. J’ai fait des photos et j’ai publié sur les réseaux. Les gens ont apprécié et depuis lors, le Seigneur continue de m’inspirer.

Quelles sont vos principales sources d’inspiration et quels sont vos styles de coiffure artistique préférés ?

Je m’inspire de tout ce qui se passe au Burkina Faso ou dans le monde, de ce que nous vivons au quotidien. Quand je pars par exemple dans un hôpital et que je vois malade qui souffre du cancer de col de l’utérus, je fais des recherches sur la maladie pour pouvoir créer une coiffure qui va imager la maladie. Mes styles de coiffure artistique préférés sont des coiffures que j’ai réalisées pour rendre hommage aux vaillants combattants, et autres coiffures pour rendre hommage aux femmes souffrant du cancer.

Cancer du col de l’utérus

Le domaine de la coiffure artistique est-il développé au Burkina ?

Je peux dire que le domaine de la coiffure artistique n’est pas développé ici au Burkina. Même au niveau du ministère de la Culture, la coiffure artistique n’est pas reconnue comme les autres métiers et pourtant, c’est un métier par lequel on passe des messages. Même pour protéger nos images, cela n’est pas possible. Le ministère peut, dans le domaine de la culture, envoyer un styliste représenter le métier, mais pour la coiffure rien. Donc vous voyez que la coiffure artistique n’est pas développée au Burkina Faso.

Avez-vous déjà reçu des prix grâce à vos créations ?

J’ai participé au concours Ivoire Mod’Or en Côte d’Ivoire en 2021. Sur 50 candidats, j’ai terminé 3e au classement général mais 1ère au classement artistique. Le concours était placé sous le thème : « Chic en coiffure artistique ».

Quelles ont été vos différentes collaborations ?

Pour ce qui concerne les scènes, j’en ai fait plusieurs dont l’émission Cocktail, un spot défilé pour une société de téléphonie mobile, l’émission Face de la RTB, la soirée The Golden International, le Talent de mode à Koudougou. J’ai également défilé lors de la 9e édition du traité d’amitié et de la coopération en Côte d’Ivoire. Parmi les collaborations avec les artistes, j’ai participé au clip Wacker de Elty en coiffure et maquillage, au clip Jamming in Ouagadougou de Alpha Blondy, en coiffant l’actrice principale. J’ai également participé aux clips de Salimata Kienou, Kayawoto, Eunice Goula, Pamika la star, Natou Baswidga, etc. J’ai aussi collaboré avec quelques maisons de réalisation dont Serge film, DC Factory, etc.

Homme Femme donnons nous la main pour un Burkina Faso meilleur

Quels sont les défis auxquels vous êtes souvent confrontée en tant que coiffeuse artistique ?

Le défi auquel je suis confrontée le plus souvent, c’est lors des discussions avec les clients sur les tarifs. Certains ne veulent pas comprendre que le travail peut te prendre des heures voire même des jours. Les gens pensent que c’est un travail simple et pourtant...

Quel conseil donneriez-vous à quelqu’un qui souhaite se lancer dans la coiffure artistique ?

Il faut d’abord d’aimer le métier, avoir la patience et l’inspiration.

Afrique mon Afrique

Quels sont vos projets en tant que coiffeuse artistique ?

Pouvoir représenter le Burkina Faso dans mon domaine à l’international. Et pour mon entreprise Holy création, je souhaite qu’elle soit également internationale. J’ambitionne aussi d’ouvrir un centre de formation.

Un dernier mot ?

Je remercie beaucoup à Lefaso.net pour la considération et je profite de votre micro pour lancer notre doléance au gouvernement afin qu’il aide le métier de la coiffure à être reconnu comme les autres métiers. On souhaite également qu’il nous donne aussi la chance de représenter le pays. Que Dieu vous bénisse abondamment. Merci

Hanifa Koussoubé
Lefaso.net

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