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Ramadan 2024 au Burkina : Se mettre du henné ou du tatouage, un business spontané mais rentable !

mardi 9 avril 2024

Si pendant les autres fêtes, ce sont les coiffeuses qui se frottent beaucoup les mains, pour celle de l’Aïd el-Fitr, le Ramadan, ce sont les tatoueuses et les metteuses du henné qui se sucrent. Reportage !

Il est 8 h et quart ce lundi 8 avril 2024, mais le « Yaar » du quartier Karpala de Ouagadougou, sis à l’arrondissement 11, bat déjà son plein au niveau des tatoueuses et metteuses du henné.

Nous sommes à quelques heures de la célébration de la fête du l’Aïd el-Fitr, le Ramadan.

L’une des plus anciennes du métier du tatouage, connue au-delà même de ce dit marché, la quarantaine sonnée a déjà une dizaine de clientes (jeunes, adolescentes et adultes). La plupart d’entre elles voilées sont assises en file indienne en attendant leur tour. Mais la star du tatouage refusera de répondre à nos questions. Mais toutefois, elle nous indiquera sa consœur installée à quelques encablures de son site.

La consœur en question, Djamila Tondé. Une trentenaire, les cheveux débraillés et laissés à la merci du vent, assise à même le sol, fait des dessins sur le pied d’une cliente. Elle aussi hésitante au départ, finit par se lâcher.

« En tout cas, on ne se plaint pas. Quand il y a ramadan comme ça, on est contente. On gagne un peu un peu », nous lâche, toujours la tête baissée sur son dessin de fleur qu’elle dessinait sur le pied de la cliente.

En effet, le tatouage est un art du dessin en général, et du dessin sur peau en particulier. Pour celle qui dit avoir appris le métier sur le tas, cela fait six ans qu’elle pratique le tatouage dans le Yaar de Karpala, après quelques mois d’apprentissage chez l’une de ses tanties, selon son témoignage.

Assises autour de quelques clientes, elle nous fait savoir qu’à chaque fête, elle peut enregistrer une centaine de clientes, murmure-t-elle avec un sourire jovial. Quant à la question sur le prix des tatouages, elle nous fait savoir qu’il n’y a pas de prix fixe, mais que cela dépend des dessins, mais au moins un pied coûte 250 f et au niveau du henné, il faut au moins 3.000 francs CFA.

Sur un autre site, une autre réalité. Toujours dans le Yaar de Karpala, une jeune fille d’une vingtaine d’années, avec déjà une douzaine de clientes en ce début de matinée est catégorique. " C’est payant, sinon, je ne peux pas laisser mon travail ce matin pour parler cadeau" nous lance-t-elle avec un sourire, tout en poursuivant son travail. C’est time is money chez la tatoueuse !

Tout juste derrière elle, un autre salon de tatouage. Sakina Simporé et Zalissa Soré, toutes deux s’adonnent également au tatouage et à d’autres services de beauté. « Le Ramadan, c’est la fête du tatouage et du henné. Donc beaucoup de musulmanes qui ne mettent pas les oncles ou les faux cils, mettent au moins le henné ou le tatouage », nous témoigne Sakina Simporé, assise avec son bébé au dos, en dessinant une chaîne sur le pied de sa jeune cliente. Elle aussi avoue que c’est rentable, mais juste pour la fête, sinon après les femmes viennent rarement.

En attendant de connaître le jour de la fête qui sera communiqué ce 8 avril par les autorités religieuses, les tatoueuses se frottent les mains et souhaitent faire beaucoup de chiffres !

Yvette Zongo
Lefaso.net

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