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Diversification alimentaire du bébé : La diététicienne Yasmine Zerbo donne quelques conseils

vendredi 16 février 2024

L’introduction d’une diversification alimentaire marque une nouvelle étape dans le développement de l’enfant. Ce passage de l’allaitement exclusif à l’introduction d’aliments solides ouvre la porte à un monde de saveurs, de textures et de nutriments essentiels. Dans cet article, la diététicienne et nutritionniste Yasmine Zerbo propose des conseils pratiques pour guider les parents dans cette transition nutritionnelle.

Une journée type pour un bébé de 6 mois

Petit-déjeuner : lait maternel ou un biberon de lait de suite (lait 2e âge) avec 3 à 4 cuillères à café de céréales infantiles.

Déjeuner : 2 à 3 cuillères à café d’une purée de légumes suivie du biberon de lait maternel ou lait de suite.

Goûter : lait maternel ou biberon de lait de suite

Dîner : 2 à 3 cuillères à café de compote et biberon de lait de suite (ou sein).

Si l’enfant prend 4 biberons par jour, ils peuvent faire entre 150 et 200 ml de lait. Il vous fera comprendre si les quantités sont adaptées à sa faim.

Une journée type pour un bébé de 7 mois

Petit-déjeuner : lait maternel ou un biberon de lait de suite avec 3 à 4 cuillères à café de farines infantiles
Déjeuner : une purée de légumes ou un petit pot de légumes avec une cuillère à café de viande ou poisson mixés. Finir le repas avec une petite compote ou un fruit cru bien mûr et mixé, si besoin est.

Goûter : lait maternel ou biberon de lait de suite.

Dîner : une purée de légumes. Pas de viande, ni poisson ni œuf (il les a eus au déjeuner). Terminer par une petite compote ou un fruit frais mixé. Si l’enfant tient à son biberon du soir, on peut lui en donner une petite quantité.

Concernant les volumes de lait dans les biberons, si l’enfant n’en prend que deux (l’un au petit-déjeuner et l’autre au goûter), ils peuvent être un peu volumineux : compter 200 à 250 ml par biberon.

De plus votre enfant a besoin d’au moins 500 ml de lait infantile par jour (ou de lait maternel) ; ce volume est nécessaire pour couvrir 70% de ses besoins nutritionnels. En effet, les autres aliments sont en trop petites quantités pour représenter un apport nutritionnel significatif. Ils sont surtout là pour l’éveil aux goûts et aux saveurs.

Les pièges à éviter pour réussir la diversification alimentaire de bébé

 Eviter de diversifier trop tôt

Jusqu’à 6 mois, le lait maternel (idéalement) ou le lait premier âge sont adaptés à la physiologie du tout-petit et couvrent parfaitement ses besoins. Avant cet âge, il est inutile de donner à un nourrisson une autre nourriture que le lait maternel.

Comme son appareil digestif et la barrière immunitaire intestinale sont immatures, le risque de sensibilisation aux principaux allergènes alimentaires est réel. Le danger est plus grand encore si le tout-petit présente un terrain atypique, c’est-à-dire s’il souffre d’eczéma ou si l’un de ses deux parents est allergique.

De plus, la coordination musculaire qui permet à la langue de faire passer les aliments de l’avant à l’arrière de la bouche n’est pas encore parfaite. Le bébé repousse vigoureusement avec sa langue les aliments solides ou pâteux.

Pour toutes ces raisons, les médecins recommandent de commencer à diversifier les aliments vers 5 mois. Pour un tout-petit ayant un terrain allergique, cette étape est repoussée à 6 mois révolus.

 Ne pas abandonner le lait maternel trop vite

Introduire des aliments solides dans les repas de votre tout-petit ne signifie pas diminuer de façon drastique l’apport du lait ou, chose courante, abandonner le lait maternel de suite pour le lait commercial. Une étape qui, d’après les pédiatres, se fait en général beaucoup trop tôt, vers 7 mois et demi en moyenne. Les laits de suite et de croissance ont de vrais atouts : ils contiennent des protéines, du lactose, des acides gras essentiels, des vitamines, du fer.

Au moment de la diversification alimentaire, la ration quotidienne de lait de suite doit être d’au moins 500 à 600 ml jusqu’à l’âge de 1 an sous peine de diminuer la ration énergétique du bébé et de l’exposer à un manque de calcium. Autant de raisons qui expliquent que les spécialistes recommandent les laits de croissance jusqu’à l’âge de 3 ans.

 Ne pas donner trop de protéines animales

Elles sont réputées pour être les « bâtisseuses » d’organisme et donner de la force. Résultat, les mamans ont tendance à augmenter les rations de leur tout-petit, or, des quantités trop importantes de viande, de poisson ou d’œuf apportent trop de protéines. C’est un facteur de déséquilibre qui pourrait favoriser ultérieurement des problèmes de poids.

La viande, l’œuf ou le poisson doivent rester des compléments (pas plus de 10 grammes par jour à 8 mois) et non devenir l’essentiel de son repas. Un demi-litre quotidien de lait de suite assure la quasi-totalité des besoins en protéines de votre enfant.

 Eviter de proposer trop de sucre

Tous les enfants ont une attirance innée pour la saveur sucrée. Pendant leur première année, mieux vaut les habituer aux aliments qui n’en contiennent pas ou peu (fruits exceptés). En effet, l’excès de sucre prédispose aux caries et à la prise de poids.

Evitez les jus de fruits et les laitages aromatisés-sucrés du commerce. Si vous donnez à votre tout-petit une demi-banane écrasée, n’ajoutez pas de sucre !

Sucrez très peu les compotes maison

 Commencer par les farines de céréales

Pour les bébés qui ont un gros appétit, les farines de céréales représentent un petit supplément énergétique préférable à une augmentation du volume de lait pouvant occasionner des reflux. A partir de 6 mois, vous pouvez utiliser les farines sans gluten (une protéine susceptible d’être mal tolérée) à base de riz ou de maïs. Pour éviter tout risque d’allergie, les farines avec gluten - blé, orge, avoine - ne seront introduites qu’après l’âge de 1 an. Les céréales infantiles constituent un petit déjeuner complet et équilibré. C’est idéal pour habituer le tout-petit à faire un vrai repas le matin.

 Continuer avec les fruits et les légumes

Les fruits et les légumes sont riches en eau et représentent une source importante de vitamines, minéraux, oligo-éléments, glucides et fibres. Grâce à leur diversité de goûts, de couleurs et de formes, ils participent à une bonne éducation nutritionnelle.

Dès 6 mois, votre bébé appréciera des légumes doux au goût, bien cuits et peu filandreux : carottes, courgettes, épinards, aubergines... Optez pour des légumes frais et nature. Faites évoluer la texture au fil du temps : légumes mixés à 6 mois, moulinés avec quelques grumeaux à 7 mois, écrasés à la fourchette à 12. Les crudités n’ont pas leur place avant 1 an car elles irritent le colon.

Les fruits possèdent les mêmes qualités que les légumes. Commencez par les compotes. Deux ou trois mois après, vous pourrez lui proposer des fruits crus, bien mûrs (pomme, poire, banane…). Ne forcez pas sur les jus de fruits, ils donnent au tout-petit le goût du sucré. Evitez le jus d’orange pressée avant l’âge de 1 an, il est parfois mal toléré et peut entraîner des ballonnements. Oubliez les fruits exotiques (kiwi, mangues...) qui sont potentiellement allergisants.

 Puis la viande, le poisson et les œufs

La viande, le poisson et les œufs sont riches en protéines, qui jouent un rôle fondamental dans la croissance de votre bébé. Vous pouvez commencer à les intégrer à son menu vers 7 mois mais, si votre enfant est allergique, attendez l’âge de 1 an.

Préférez les viandes peu grasses - comme le bœuf, l’agneau, le poulet ou la dinde -, que vous servirez rôties ou grillées. Rouges ou blanches, toutes les viandes ont la même valeur nutritive pour votre bébé. Seule charcuterie autorisée : le jambon blanc dégraissé.

Les poissons (carpe, chinchard) sont faciles à préparer et peu chers. Préparez-les à la vapeur.

Pour les œufs, commencez par un jaune bien cuit. L’œuf entier ne sera proposé qu’à partir de 9-10 mois pour éviter une allergie aux albumines du blanc.

A partir de 7 mois : ne pas oublier

  Les matières grasses

Ajoutez aux légumes un peu de beurre, riche en vitamine A - précieuse pour la vue -, ou un filet d’huile végétale pour les acides gras essentiels qui sont nécessaires à l’élaboration du système nerveux.

  Les laitages (Les yaourts surtout)

Ils sont une bonne source de calcium... mais aussi de protéines et ne doivent donc pas se substituer systématiquement au lait infantile. On trouve aux rayons frais des supermarchés des laitages de croissance fabriqués avec du lait de suite. Faites goûter à votre enfant un peu de fromage s’il l’accepte.

  Les pâtes alimentaires fines

Pensez à la vermicelle et attendez l’âge de 1 an pour le riz afin d’éviter tout risque de fausse route.
Il ne faut pas répondre systématiquement aux pleurs de votre bébé par un biberon. Il n’a pas forcément faim ! Mais pas toujours facile de décrypter ses pleurs. C’est la difficulté éprouvée par la plupart des parents, qui lui offrent ce que l’on peut appeler un « réconfort alimentaire ». Avant de vous dire qu’il a faim, demandez-vous s’il a soif, s’il a besoin de vos bras ou, tout simplement, envie de sucer par plaisir.

Ne le forcez pas s’il refuse un nouvel aliment. Il risquerait de se braquer davantage, voire de développer une réelle aversion alimentaire. Et ne tentez pas de le séduire avec une phrase du genre : « Allez, fais-moi plaisir, mange ! » Une maman qui prépare des petits plats avec amour, c’est bien, mais une mère qui force son petit à manger lui fait violence ! En revanche, rien ne vous empêche de lui proposer, plus tard, le même aliment et, pourquoi pas, sous une autre forme (purée, soupe…). Il finira par y goûter.

Il est préférable de passer le relais au papa quand ça coince. Parce que celui-ci va s’y prendre d’une autre façon pour lui donner à manger, avec plus de distance et moins d’affect. Face à un bébé qui refuse de manger (souvent pour s’opposer à sa maman), le père parvient parfois à casser un rapport mère-enfant trop fusionnel.

Voilà donc quelques conseils qui lui permettront au bébé de prendre son envol sensoriel avec joie et gourmandise et de débuter la diversification alimentaire sereinement.

Propose de Yasmine Zerbo recueillis par Hanifa Koussoubé
Lefaso.net

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