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Yaaba Sidimmanegdé Tiendrebéogo, 101ans : « Je ne suis jamais allée à l’hôpital, je n’ai jamais reçu d’injection »

mercredi 22 mars 2017

Des centenaires visiblement toujours en bonne santé, il est rare d’en trouver de nos jours sous nos tropiques. Le lundi 6 février 2017, nous avons rencontré Yaaba Sidimmanegdé Tiendrebéogo à Bouré, un village situé à 35 kilomètres de Yako, chef-lieu de la province du Passoré. Pendant quelques instants, nous avons échangé avec la centenaire sur ses secrets et parlé du « bon vieux temps ». Au vu de son âge (101ans), nous n’avons pas abordé de sujet précis, nous l’avons laissée nous raconter les choses dont elle se souvenait. Lisez plutôt !

Elle est née vers 1916 à Pella et mariée à Bouré, deux villages relevant de la province du Passoré. Mais sur son acte de naissance figure 1919 parce que, selon les dires de la centenaire, ses parents, à cause de l’impôt de capitation que chaque citoyen voltaïque d’un certain âge se devait de verser aux colons français, se sont vu dans l’obligation de diminuer son âge comme le faisait d’ailleurs la plupart des gens.
N’est pas centenaire qui veut. Aussi, il n’est pas donné à tout centenaire d’avoir des dents toujours solides et parler en toute aisance comme celle qu’on appelle affectueusement « Yaaba », (grand-mère en langue mooré). Même si, après un siècle de vie et par la force de l’âge, elle a maintenant une vision un peu floue et une ouïe un peu détériorée. Malgré le temps, elle sait très bien reconnaître par leur voix les personnes qu’elle n’avait pas revues depuis longtemps.

Yaaba et l’allaitement

Malgré son âge, la centenaire rappelle les bienfaits de l’allaitement maternel sur l’organisme de l’enfant. De l’avis de Yaaba, tant qu’une femme ne constate pas qu’elle est enceinte, elle ne doit pas sevrer son bébé de moins de deux ans. A titre d’exemple, elle confie qu’elle a allaité son dernier fils jusqu’à l’âge de cinq ans. « Après l’âge de trois ans, l’enfant refusait de téter dans la journée à cause des regards, mais la nuit loin des préjugés, il ne se gênait pas et moi je ne l’empêchais pas. », a-t-elle illustré.

Quelques remèdes de Yaaba

Yaaba se plaint de la « mauvaise » alimentation de la jeune génération. Elle se rappelle qu’au bon vieux temps, il n’y avait pas de cubes d’assaisonnement, des huiles alimentaires peu recommandées comme on en trouve un peu partout dans nos marchés et boutiques.

« Je suis toujours en forme parce qu’à notre temps, il n’y avait pas de Maggi, c’est le sel qui était utilisé pour assaisonner les repas. Dans l’ancien temps, nous ne connaissions pas l’huile végétale, c’était le beurre de karité qui est utilisé dans tous les repas, ce qui réduit les risques d’intoxication alimentaire et les autres maladies que vous avez de nos jours (ndlr, la jeune génération).

Je ne suis jamais allée à l’hôpital, je n’ai jamais reçu d’injection. Quand je suis malade, je sais comment me soigner. Par exemple, lorsque je fais la fièvre, il me suffit d’enlever du foyer un peu de cendre, dans lequel j’y ajoute un peu d’eau et je me frotte le corps avec le mélange. Et adieu la fièvre. La jeune génération dira que ce sont des saletés, mais nous on n’y voit aucun inconvénient car c’est une question de santé.

Pour les maux de tête, j’ajoute un peu d’eau et de potasse dans le nid de la mouche maçonne et frotter le front avec le mélange, cela est efficace. Actuellement, il y a l’un de mes fils qui a acheté une pommade sous forme de menthol, le produit également me soulage beaucoup.

Si j’ai mal au ventre, il me suffit des écorces qui siéent et les faire bouillir sous forme de tisane et je bois la décoction que j’aurai recueillie. Et en plus de cela, je fais un couscous de sorgho rouge et je mange sans huile, cela lutte également contre la diarrhée. Je n’ai pas besoin d‘aller au dispensaire.

En plus, je ne consomme pas trop de sucre par peur d’avoir des coliques ou faire la diarrhée ».

Yaaba et la vie chère

Le « bon vieux temps », la centenaire s’en souvient comme si c’était hier. Car dit-elle : « à notre époque, la vie n’était pas aussi chère comme de nos jours. Tout était moins cher, la vie était belle. Par exemple, pour acheter un poulet, il fallait juste débourser la somme de 100 f CFA. Le prix des caprins commençait à partir de 1000 FCFA.

Et en plus de tout cela, pour faire le tô de la journée, en période de soudure, la somme de 50 FCFA était suffisante pour acheter le mil pour le repas de toute la famille. N’oublions pas que dans le temps ancien, c’était l’époque des grandes familles ».

Propos recueillis par Rita Bancé/Ouédraogo
Lefaso.net

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