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Lutte contre l’excision et le mariage d’enfants : La population de Komsilga s’engage à abandonner ces pratiques

vendredi 22 décembre 2017

L’ONG Voix de femme a organisé une cérémonie de déclaration publique d’abandon du mariage d’enfants et des mutilations génitales féminines dans la commune rurale de Komsilga, ce mardi 19 décembre 2017. Par cet acte la population s’engage à bannir de telles pratiques de leur communauté.

Le mariage d’enfants et les mutilations génitales féminines (MGF) demeurent très répandus en Afrique et surtout au Burkina Faso. Les statistiques de 2010 montrent que le pays a un taux de mariage des moins de 18 ans de 51,6%. Une fois mariées, les filles font face à de grands défis comme la déscolarisation, la maternité précoce, la pauvreté. Cette prévalence classe le pays des Hommes intègres au 5e rang mondial. La pratique de l’excision quant à elle peut entrainer la mort ou des complications dramatique si l’excisée survit. Pour la présidente de l’ONG Voix de femmes, Mariam Lamizana, les actions que son organisation pose grâce au soutien technique et financier du Fond des Nations unies pour la population (UNFPA) revêt une importance particulière au regard des enjeux liés à la lutte contre le mariage d’enfants et les MGF.

« Face aux très graves conséquences de ces pratiques sur la vie des victimes, de nombreuses initiatives ont été développées au Burkina Faso, des actions conjuguées de plaidoyer, de sensibilisation et d’information », a-t-elle laissé entendre. D’où la tenue de cette délation publique d’abandon. Au nom des cinq villages que sont Komsilga centre, Dawanegomdé, Bangma, Gomsi et Boula, les leaders coutumier et religieux, ont pris l’engagement de veiller à ce que ces pratiques d’un autre siècle prennent fin. Pour arriver à ce résultat, l’ONG voix de femme a entreprise plusieurs actions dont celle de l’autonomisation économique des filles car la pauvreté est une cause du mariage précoce.

A cet effet, des kits de restauration et de couture d’une valeur de 3 millions de FCFA ont été remis pour soutenir des filles afin qu’elles puissent mener des activités génératrices de revenus (cinq filles dans la commune de Komsilga et deux dans la commune de Pabré). Des actions que la Secrétaire permanente du Conseil national de lutte contre la pratique de l’excision (SP/CNLPE), Rachel Badolo a salué à sa juste valeur. Pour elle, cette mobilisation de la population, des autorités administratives, politiques, coutumières et religieuses, témoigne de l’intérêt qu’elles portent à la promotion de la protection des droits de l’enfant et de la femme. C’est pour venir à bout de ce fléau que depuis plus de deux décennies, le Burkina à travers son gouvernement, les partenaires techniques et financiers et les Organisations de la société civile, se sont engagés avec détermination.

Selon la SP/CNLPE, ces efforts conjugués ont permis d’obtenir « une baisse tendancielle de la pratique ». De 75,8% en 2010 selon l’Enquête démographique de santé (EDS), la prévalence est passée à 67,6% en 2015 chez les femmes de 15 à 49 ans d’après l’Enquête multisectorielle continue (EMC). Une tendance à la baisse confirmée chez la tranche d’âge de 0 à 14 ans qui donne un taux de prévalence de 13,3% (EDS 2010) contre 11,3 (EMC 2015). « Cette baisse tendancielle de la pratique nous interpelle toujours à rester vigilants », a-t-elle insisté. Et comme prévenir vaut mieux que guérir, elle a procédé officiellement à l’installation du Comité villageois de suivi des déclarations publiques. Cela pour veiller au respect de l’engagement des communautés et dénoncer tout cas suspect au numéro vert SOS excision 80 00 11 12.

Marcus Kouaman
Lefaso.net

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