Accueil > Trucs et astuces > Notion des droits et des devoirs dans le mariage

Notion des droits et des devoirs dans le mariage

vendredi 19 février 2016

Les droits et devoirs sont reconnus par notre constitution pour chaque citoyen ici au Burkina Faso comme partout ailleurs. C’est une loi universelle ! Nul ne l’ignore. Leur application pose néanmoins de sérieux problèmes surtout dans la gestion des foyers et même dans la société où les gouvernants rappellent à chaque instant aux citoyens leurs devoirs multiples et ces derniers ne cessent de réclamer leurs droits. Il est clair que c’est une lutte de longue haleine. Par ci, par là on note des droits qui sont refusés ou des devoirs qui ne sont pas assurés. Et les juridictions ne chôment pas. Le fonctionnement du couple doit-il obéir à ces règles ? Equation difficile, mais réfléchissons-y.

Essayons tout d’abord et de la façon la plus simple possible de définir ces deux notions et surtout leur implication.
Penser à ses droits c’est tout de suite pointer du doigt quelque chose ou quelqu’un d’autre qui doit offrir, qui, lui doit s’acquitter de ses devoirs. En d’autres termes, on réclame quelque chose d’une personne morale- société, institution, service ou autre entité- ou d’une personne physique- employeur- parent- professeur- ami- partenaire conjugal, etc.

Et les devoirs alors ? C’est un acte, un geste, ou un comportement que l’on attend de quelqu’un. C’est comme si on lui disait : « tu n’as pas d’option, de choix à faire, il faut t’exécuter ».
Dans le principe, il n’y a aucun mal à cela, mais en ce qui concerne la nature du mariage, sa raison d’être, son sens profond, n’y aurait-il pas lieu de voir les choses autrement ?

Je ne cesserai de dire et de redire que le mariage n’est ni pour les paresseux, ni pour les égoïstes.
Lorsque l’on parle de droits et de devoirs, on ouvre par la même occasion un boulevard pour des réclamations, voire des revendications et l’on créé une sensation de malaise. Expliquons-nous !

Si l’on vient dans le mariage en faisant des calculs pour savoir ce que l’autre me doit obligatoirement par ce qu’il ou elle est mon partenaire conjugal ou ayant la pensée déjà chargée de ce que l’on doit offrir à l’autre (le poids du fardeau), la conception du mariage est faussée à la base. On comprend alors pourquoi certaines personnes définissent le mariage en termes de corde que l’on se met au cou.

En fait, s’exprimer en termes de droits et de devoirs en ce qui concerne le mariage prédispose ou donne le sentiment à chacun des conjoints d’avoir une feuille de route pour l’autre ou recenser tous les éléments lourds à porter et donc des fardeaux pour soi-même.

Un penseur a dit : « le mariage est un château d’où les résidents veulent s’échapper et où les passants veulent rentrer ». Les résidents seraient ceux qui ploient sous le poids des devoirs et les passants, ceux qui ne voient que leurs droits. Ce n’est pas à dire qu’il n’y a pas de droits et de devoirs dans le mariage, mais c’est comment avoir la juste perception de ces notions et surtout comment les réussir dans le foyer.

Responsabilité conjugale

Et si en lieu et place de ces deux mots qui évoluent souvent vers des maux, nous mettions : responsabilité conjugale ou mêmes, conduite conjugale.
Les problèmes que connaissent beaucoup de couples proviennent du fait que chaque conjoint a souvent trop d’attentes de la part de l’autre. Cela ressort clairement de ce que l’on entend des époux : « il ne m’a pas donné ceci ou cela…il ne fait pas ceci ou cela… ». Très rarement des époux se posent la question de savoir qu’est-ce que j’apporte à l’autre en termes de santé, de joie, de paix, de respectabilité, de réputation, etc. ? Et voilà comment facilement la balance penche du côté des droits et l’on vit un esprit de syndicalisme dans le foyer. Très peu d’époux prennent du temps à se demander qu’est-ce qu’ils n’ont pas fait alors qu’ils l’auraient dû faire. C’est plutôt l’inverse qui revient comme un refrain à savoir : égrener un chapelet de tous les manquements de l’autre. C’est en cela que la vie conjugale devient un fardeau et perd tout son sens.

Pourquoi, responsabilité à la place de droits et devoirs ? La responsabilité a ceci de particulier qu’elle fait appel au sens de l’engagement volontaire et conscient à faire pour autrui (le partenaire) ce que l’on souhaiterait recevoir en retour de lui, sans le lui demander et encore moins le lui imposer par le poids du verbe ou de la force. Soulignons aussi qu’il y’a une vertu dans la responsabilité en ce sens qu’elle procure la joie d’avoir bien agi , une paix et une assurance que seul le bénéficiaire peut décrire.

Voyons ensemble ceci : chacun des conjoints ne pense et ne se préoccupe que de comment rendre heureux, fier et prospère l’autre ; non seulement il le pense, mais mieux encore, il travaille à atteindre cet objectif dans sa vie. Du coup, s’estompent les réclamations, les récriminations, l’indifférence, les mises à pieds…
Il se créé alors dans le foyer l’élément le plus important pour l’harmonie et la stabilité : la paix.

Pensons le contraire : chacun en se réveillant le matin s’inquiète de ce que l’autre va lui reprocher, lui réclamer, lui exiger, lui imposer ou alors qu’il essaye de se souvenir de tout ce qu’il n’a pas pu faire pour l’autre. Il est évident que la journée commence dans une tension intérieure pour chacun et l’atmosphère sera lourde.

La première question à se poser quand on pense au mariage, c’est : quelle est ma responsabilité envers cet homme- cette femme pour son épanouissement et sa réussite dans la vie ?

S’il y’a devoirs, c’est à chacun de se les imposer et les droits de chacun deviennent ses devoirs. Je suis tenté de dire que celui qui n’a rien à donner et qui n’est pas prêt à travailler pour avoir à donner, doit s’abstenir de se marier. Il faut savoir qu’il y’a véritablement plus de joie à donner qu’à recevoir ; ceci est peut-être un non sens pour le principe de ce monde où l’égoïsme et l’exploitation de l’autre ont fait leur nid. Je pense néanmoins pouvoir suggérer aux époux et aux candidats au mariage, ceci : donner sans réclamer et même sans attendre quoi que ce soit de l’autre. Vous récolterez des fruits bienfaisants pour votre couple et vous aurez accompli votre devoir si tant est que vous vous accrochez à ce concept.

Rock Audacien D.DAMIBA
Conseiller Conjugal
Email : damibashalom@yahoo.fr

  • Poster un message :
  • modération a priori

    Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

    Qui êtes-vous ?
    Votre message

    Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

Vidėo de la semaine

Portrait

Entrepreneuriat féminin : Sandrine Ouoba, la reine des purées pour bébés

Titulaire d’un master en économie, Sandrine Ouoba/Ouédraogo est à la tête de « Doux Goûts », une unité dédiée à la transformation des fruits et (...)


LeFaso.net © 2003-2014 Yenenga ne saurait être tenu responsable des contenus "articles" provenant des sites externes partenaires.
Droits de reproduction et de diffusion réservés