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Violence faite aux femmes et aux filles : Le mariage précoce, phénomène récurrent au Sahel

jeudi 18 juin 2015

La caravane de presse poursuit son petit bonhomme de chemin dans la région du Sahel. D’une localité à une autre, les populations vivent et subissent les mêmes réalités. Pour ce qui concerne Dori, la violence la plus répandue en milieu scolaire est l’union forcée. Une union qui n’est pas sans conséquences quand on sait que la fille peut contracter une fistule obstétricale. A cela, s’ajoute la violence sexuelle, la violence physique, le maintien et l’achèvement des filles et garçons dans le cursus scolaire.

Selon le directeur régional de la Promotion de la femme et du genre (DRPFG), Ly Hama, la région du sahel s’est mal illustrée en ce qui concerne les violences faites aux femmes et aux filles à travers les unions entre mineurs ou impliquant des mineurs. Conséquence, ce sont les enfants qui en pâtissent toujours : déperditions scolaires, enfants physiquement détraqués, suicides et bannissements.

Pour remédier à la situation, la DRPFG a pris l’engagement d’entreprendre des actions de sensibilisation, d’encourager le retour dans le cursus scolaire, tout en invitant à l’application effective de la loi sur le code du mariage. « Un mineur n’est lié par un mariage que lorsqu’il est passé devant un officier d’état civil. Il faudrait donc qu’on apporte du nouveau dans nos textes législatifs pour permettre la prise en charge des enfants engagés dans des unions et pour la répression de certaines violences ou certains actes qualifiés comme tels ». Personne n’est sensée ignorer que la grande majorité des bourreaux sont des hommes, c’est pourquoi M. Ly a jugé bon de les impliquer résolument dans cette lutte. « Dans les réseaux communautaires du Sahel, nous avons impliqué les hommes et mieux, nous allons toujours vers les communautés religieuses et coutumières pour toutes actions entrant dans le cadre de la sensibilisation » a livré le DRPFG.

Suivant l’étude de la GTZ, la famille a été citée par 77,3% des femmes et 83% des hommes comme premier lieu ou les femmes subissent les violences. Suivent la rue, l’école, le lieu de travail. Les parents sont cités par 26,1% des femmes. De façon générale, les hommes aussi bien que les femmes ont des opinions favorables sur le fait qu’une femme soit battue quand l’autorité de l’homme est contestée ou remise en cause : 55% des femmes trouvent normal qu’elles soient battues quand elles sortent sans informer le conjoint et 56% acceptent d’être battues quand elles contestent ou argumentent avec leur conjoint.

Pour apporter sa pierre à ces échanges, la chargée de mission du MPFG, Léonie Ouangrawa/ Koudougou a affirmé que, « s’il y a un tel pourcentage de femmes qui admettent la violence, c’est dû au fait qu’elles ignorent leurs droits de femmes. En cela, il faut noter l’ignorance de leur droit à la vie, et l’éducation inculquée à la femme comme quoi elle doit être soumise à son mari. Le ministère travaille à minimiser cela à travers des actions de sensibilisation sur les droits de la femme, et l’égalité entre l’homme et la femme ».
De l’avis d’une des femmes de l’association de Dori, quelles que soient les violences subies, la femme à l’obligation de garder son statut de femme au foyer mais aussi à cause de ses enfants. Aussi, elle a assuré ne pas comprendre le choix des chefs-lieux de régions pour la caravane. « J’aurais été soulagée de savoir qu’une telle action est initiée dans nos localités reculées, là où le problème est vraiment ancré dans les habitudes des populations ».

A l’issue de la communication, les caravaniers et femmes d’une association de la localité ont suivi une projection sur le thème des fistules obstétricales. C’est la petite histoire de Alima, une jeune fille de 14 ans en classe de sixième mariée de force à Sibiri, un commerçant de Wampega, qui en a fait sa seconde épouse. Malgré l’opposition de Sibdou, sa mère, le mariage est consommé, et Alima tombe en grossesse. Non suivie et négligée, Alima accouche d’un mort né et contracte une fistule obstétricale. C’est là le hic du film ! Elle tente tant bien que mal de dissimuler son mal, mais finit par se confier à sa belle-mère qui assimile cela à une malédiction et incite son fils Sibiri à la répudier. Humiliée et marginalisée, Alima retourne chez ses parents…

Vu l’ampleur du phénomène dans le sahel, une requête est adressée aux premiers responsables de la région afin que le film soit largement diffusé.

Aïssata Laure G. Sidibé (Stagiaire)
Lefaso.net

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