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Musique : L’artiste Nourat, bientôt dans le reggae

samedi 9 mai 2015

A l’état civil, elle se nomme Honorine Zoma. Cette mère d’une trentaine d’années est une talentueuse artiste musicienne burkinabè. Nourat a tout simplement perpétré l’héritage que lui ont légué ses parents, tous deux également artistes percussionniste et chanteuse. En 2012, elle sort son premier album « Daaré » bien adopté par le public, ce qui vaudra à l’artiste d’être distinguée comme la meilleure artiste féminine de l’année au kundé 2013. De la variété musicale, elle veut désormais explorer d’autres univers musicaux, en évoluant dans le genre reggae qui l’a toujours passionnée. Professeur d’Anglais à ses temps libres, elle promet un beau tube 100% reggae dans les jours à venir. Rencontre.

Nourat sur scène fait immédiatement penser à Lauren Hill, la célèbre chanteuse Jamaïcaine. La voix suave, Nourat avec ses chansons berce le public. Un mélange d’anglais et de moore, les textes de Honorine en disent long sur les réalités de la vie. La future reggae woman burkinabè est aussi d’une simplicité légendaire.
Révélée au public en 2012, Nourat ne cesse de travailler malgré la rupture de contrat avec son producteur. Une rupture qui se justifie par la nouvelle orientation que veut donner l’artiste à sa carrière. « Dans l’album sorti en 2012, je ne faisais que de la variété musicale. Ce qui ne me plait pas beaucoup. Mais il fallait néanmoins se faire connaitre par le public », dit-elle. Nourat est véritablement passionnée du reggae. Elle veut s’affirmer dans ce genre musical. « J’ai en effet, commencé avec le reggae. Mais lorsque j’ai rencontré mon producteur, il m’a proposé de faire de la variété musicale qui plaisait bien aux mélomanes burkinabè », a-t-elle confié.

Amoureuse du reggae depuis l’enfance

A 7 ans, Nourat était déjà orpheline de père et de mère. Elle devait apprendre à vivre sans ses parents qui ont cependant pu, très tôt, tracer le chemin pour elle. Et elle y croit. Le reggae, c’est aussi cette musique engagée qui dénonce et interpelle, loin de la sensualité que dégage souvent les textes de l’artiste. Mais, rappelle Nourat : « il y a aussi le reggae love que je pourrai bien faire ».

Titulaire d’une licence en Anglais qui constitue un grand atout pour la carrière du jeune artiste, Nourat interprète aussi facilement de nombreuses chansons en anglais.
Son souhait, être l’une des pionnières de la musique reggae woman au Burkina. Elle en est convaincue car beaucoup d’autres femmes le font dans d’autres contrées. Pourquoi donc pas le Burkina alors ? Stel’B, une des artistes musiciennes burkinabè évoluant dans le genre reggae, est un exemple que la jeune artiste entend suivre.
Nourat ne doute cependant pas des préjugés de la société à l’endroit des reggaemen. « Il y a beaucoup de gens qui critiquent les reggaemen. Aussi, peu de femmes évoluent dans ce domaine au Burkina alors que j’en suis folle amoureuse », laisse-t-elle entendre, avant d’ajouter qu’« Ils sont en effet, taxés de drogués, de friands de blanches ou blancs, etc.. », déplore-t-elle. Nourat, pour sa part, soutient que c’est quand elle est lucide qu’elle se fait plus écouter. Cela ne voudrait cependant pas dire qu’elle est une quelconque consommatrice de produit excitant.

Paix, amour et liberté…

Où Nourat tire-t-elle sa source d’inspiration ? Une question à laquelle elle répond sans détours. « Dieu », a-t-elle dit. Dieu est donc la source d’inspiration de la future reggae woman. Ses thèmes de prédilection sont la paix, l’amour, la liberté etc. « Je chante la paix et le pardon, car ils sont à mon avis très essentiel pour les relations humaines, et partant, du développement d’une Nation », fait-elle remarqué. Kundé de la meilleure artiste féminine, elle partage son temps entre les vacations dans les lycées et la musique. Elle travaille depuis peu avec un groupe de musique, des artistes comme Sam’s K leJah, et pour les Marley d’or.

Pourquoi pas la musique burkinabè ?

L’artiste pourrait-elle se faire comprendre avec ses chansons en anglais par un public plutôt francophone ? A cette question, l’artiste souligne l’exemple de la musique nigériane à l’apparence colonisatrice. « De nos jours, on écoute plus la musique nigériane sans comprendre le message. Je pense qu’il faut que les burkinabè en arrivent à là aussi. Il faut que nous exportions notre musique ».

Musicienne, et très attachée aux valeurs sociétales africaines, Nourat estime que ce qui fait la femme, c’est le foyer. Elle se justifie par le fait qu’une femme qui est dans un foyer a plus de respect. Sa philosophie, le foyer d’abord, ensuite le boulot. Engagée dans une relation qu’elle dit sérieuse, l’artiste confie qu’elle a toujours été appréciée et respecté par son public. Ses élèves, eux aussi l’adorent. De part, surtout sa façon à elle d’administrer les cours. « Je fais chanter les élèves tout en leur apprenant l’anglais ».

Toutefois même si la musique burkinabè connait aujourd’hui une nette évolution, les artistes vivent difficilement de leur savoir-faire. Plus pour les hommes, davantage avec les femmes. A ses jeunes sœurs qui rêvent de faire de la musique, elle leur conseille de se battre pour dans la foi et la crainte de Dieu.

Bassératou KINDO
Lefaso.net

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