Accueil
> Actualités
> Modifications morphologiques et hormonales chez la femme enceinte : Pr Adama (…)
Modifications morphologiques et hormonales chez la femme enceinte : Pr Adama Ouattara éclaire
samedi 12 octobre 2024
La grossesse est une période de bouleversements souvent profonds chez la femme, notamment sur le plan hormonal et morphologique. Pr Adama Ouattara, maître de conférences agrégé en gynécologie obstétrique, explique que ces changements morphologiques, souvent visibles, sont directement liés à la sécrétion d’hormones produites par le placenta.
« Lorsqu’on est enceinte, il y a une modification du morphotype de la femme », indique-t-il. De ses explications, on retient que ce phénomène est causé par l’action des hormones, principalement la progestérone, sécrétées en grande quantité par le placenta. Ces hormones circulent dans le sang et peuvent entraîner des transformations physiques notables. Parmi celles-ci, Pr Ouattara cite la ligne brune qui apparaît souvent sur le ventre des femmes enceintes, ainsi que les vergetures qui marquent leur peau. Ces modifications cutanées sont ainsi des signes visibles de l’excès d’hormones au cours de la grossesse.
En outre, certaines femmes constatent des changements au niveau de leur visage, notamment au niveau du nez ou des lèvres. « Les changements du nez ou du visage peuvent être dus à une maladie », précise Pr Ouattara. Cependant, en l’absence de pathologie, ces transformations restent juste liées à l’activité hormonale de la grossesse.
Si ces changements morphologiques sont souvent temporaires et sans gravité, une production excessive d’hormones peut toutefois entraîner des complications plus sérieuses. Parmi ces complications figurent l’hypertension artérielle et le diabète gestationnel. « Beaucoup de femmes, à cause de ces hormones, se mettent à convulser, ce qui est appelé éclampsie et cela peut aboutir au décès de la femme », met en garde le gynécologue. L’éclampsie, une complication grave, illustre bien les conséquences potentiellement fatales d’un déséquilibre hormonal.
Face à ces risques, la prévention joue un rôle crucial à différents niveaux. Pr Adama Ouattara recommande d’abord une prévention primaire au niveau de la femme enceinte. Cette prévention primaire consiste en un suivi précoce de la grossesse et au respect des recommandations médicales, notamment en matière d’alimentation. « Ce qu’on vous dit de ne pas manger, vous ne mangez pas ! », rappelle-t-il.
Ensuite, la prévention secondaire intervient dès l’apparition des premiers symptômes. À ce stade, des traitements adaptés permettent d’empêcher l’évolution des complications.
Enfin, en cas de complications avérées, une prévention tertiaire est nécessaire. Et cette prise en charge nécessite la mobilisation de plusieurs spécialistes. « Une seule spécialité ne peut pas les prendre en charge », explique Pr Ouattara. Il est ainsi essentiel de faire appel à une équipe pluridisciplinaire comprenant entre autres des gynécologues, des dermatologues, des diabétologues, des pédiatres, pour garantir une prise en charge optimale.