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Burkina/Coiffure : La coupe à la garçonne, un style qui séduit certaines femmes

mercredi 9 octobre 2024

Même si le port de mèches et de postiches n’est pas en baisse, certaines femmes préfèrent avoir les cheveux courts. Évoquant des raisons diverses, celles que nous avons rencontrées, se sont créées une identité et un style particulier à travers les cheveux à ras.

« Adolescente puis jeune “go”, j’ai comme beaucoup de filles, essayé différents styles de coiffure allant des tresses traditionnelles aux tresses avec ajouts de mèches et le port de perruques. Mais, coiffer les cheveux, est un style qui m’a toujours plu. J’avais l’habitude de couper mes cheveux une fois chaque année ou une fois tous les deux ans. Depuis, quelques années, j’ai décidé de garder cette coupe et j’y ai ajouté la petite touche esthétique à savoir la teinture », explique Aïcha Yasmine Koné qui a décidé d’avoir les cheveux courts. Selon cette juriste de formation et directrice d’une agence de communication, les tendances de la mode évoluent et les coiffures dites masculines sont de plus en plus adoptées par les femmes.

« Pour moi, la coiffure entre dans un ensemble qui permet à la femme de se sentir bien ; d’abord pour elle-même mais également de pouvoir transmettre une image ou parfois une idée d’elle », pense-t-elle. C’est pourquoi elle a choisi de se créer une identité particulière avec les cheveux coupés et teints le plus souvent en jaune. Dans la même lancée que Aïcha Yasmine Koné, dame Généviève Colomparé/Kiendrébéogo a opté pour ce type de coupe depuis 2018. « Je n’ai plus de temps à perdre dans les salons de coiffure. Avec cette coupe, je peux gérer mon temps efficacement », indique-t-elle soulignant que cela lui simplifie la vie quotidienne. Cette mère de famille et épouse apprécie également les économies réalisées. « Avant, je devais dépenser régulièrement pour des mèches ou des perruques. Maintenant, je vais chez le coiffeur quelques rares fois. C’est pratique et cela me libère l’esprit », justifie la dame à la coupe de cheveux courts.

En plus de couper ses cheveux, Aïcha Yasmine Koné a décidé d’ajouter une teinte

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Un nouveau départ pour certaines

Pour Olivia Anemone Wendemi Kientga, médecin, couper ses cheveux a été un acte de renouveau. « C’était une manière de marquer un nouveau départ dans ma vie », a-t-elle déclaré. Olivia a constaté que cette décision lui a apporté une légèreté et une confiance en soi inattendue. « Au début, mon entourage était surpris, mais trouvait que ça me changeait et que ça m’allait bien. Selon eux, ça me rend plus mature même si certains me posent des questions de curiosité sur la raison de ce changement », confie Olivia. Ce choix, au delà de l’apparence physique, lui a permis d’être émotionnellement plus stable. Elle affirme avoir la sensation d’être une nouvelle personne avec un regard différent sur sa personne. Bien que couper ses cheveux soit un choix libérateur, elle admet que l’entretien de cette coiffure n’est pas si simple. « Contrairement à ce que je pensais, ce n’est pas si aisé de coiffer ses cheveux parce que c’est quand même coûteux. Mais je dirais que ça m’a fait un bien fou de les couper je ne saurais comment l’expliquer. Je me sens plus légère et je suis moins focalisée sur ce que l’on pense de mon apparence. Au fond, ça en vaut la peine. Je me sens tellement mieux comme ça », se réjouit-elle.

Olivia Kientga se soucie moins du regard des gens depuis qu’elle coiffe ses cheveux

Un symbole d’acceptation pour d’autres

Aïcha Yasmine Koné fait partie des personnes qui estiment que l’on a l’obligation d’être bien avec soi-même, de se sentir bien pour soi-même. « La coiffure est importante car elle est une forme d’expression de ce que je pense être, de ce que je suis en capacité de faire ou de promouvoir. Il s’agit pour moi d’être jeune, africaine, dynamique engagée dans le monde aujourd’hui ouvert, en étant capable d’y exister sans me perdre », précise-t-elle, ajoutant que la coiffure est le prolongement et le complément d’autres aspects comme sa peau qu’elle tient à garder dans sa tonalité originelle. Dans son environnement immédiat, elle voit certaines personnes adopter ce style parfois en gardant les cheveux nature ou en faisant comme elle, en y associant une teinte. « Il est vrai que le fait que je publie parfois certaines photos sur les réseaux sociaux a fortement contribué à m’identifier comme adepte de ce type de coiffure. Mais je ne suis pas seule. De nombreuses personnes et célébrités à travers le monde adoptent ce style et contribuent à son acceptation », déclare la jeune dame.

De son constat, ce type de coiffure attire fortement l’attention ou la curiosité au Burkina Faso. « Quand je vais dans certains pays africains ou européens, je n’ai pas l’impression d’avoir une attention particulière. Par contre Burkina Faso, certains me regardent avec curiosité et d’autres, hommes comme femmes, me disent qu’ils apprécient. Le plus surprenant c’est la réaction des enfants. Ils n’ont pas la retenue des adultes et posent des questions en essayant de comprendre pourquoi une dame a les cheveux coupés et teints dans une couleur assez visible », fait-elle remarquer, en appréciant que les critiques soient en majorité positives. Elle s’imagine néanmoins que certaines personnes, sans le dire, n’apprécient pas sa coiffure, mais le plus important pour elle est de s’affirmer.

"Certaines personnes pensent qu’une femme mariée ne doit pas avoir les cheveux courts", Dame Généviève Colomparé/Kiendrebéogo

Pratique et relativement couteux

Selon ces femmes, avoir les cheveux courts et naturels a plusieurs avantages. « Les coupes courtes sont plus faciles à entretenir, ce qui est un facteur important pour les femmes qui cherchent à simplifier leur routine. La coupe garconne fait prendre moins de temps au réveil pour s’apprêter donc on gagne en temps », affirme Aïcha Yasmine Koné précisant que ça réclame cependant un minimum de soins afin de ne pas donner l’aspect de négligence.

En moyenne ces femmes se rendent au salon de coiffure moins de quatre fois dans l’année. Et les rendez-vous avec leurs coiffeurs sont généralement destinés à traiter les repousses, à ajuster la taille ou à renouveler la teinte pour celles qui en mette. Dame Généviève Colomparé/Kiendrebéogo fait savoir que ce type de coiffure requiert d’utiliser des produits de bonne qualité pour protéger les cheveux et le cuir chevelu. Elle conclut en conseillant à celles qui ont peur de se coiffer les cheveux par peur de préjugés ou de l’entretien, qu’avoir les cheveux courts est une décharge physique et mentale.

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Farida Thiombiano
Lefaso.net

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