Accueil > Trucs et astuces > Elvire Bandé/Zekpa, enseignante et choriste / « La musique requiert du talent »

Elvire Bandé/Zekpa, enseignante et choriste / « La musique requiert du talent »

lundi 26 mai 2014

Elle est originaire du pays de Yayi Boni, le Bénin, résidant au Burkina Faso depuis 20 ans maintenant, elle y est restée simplement pour un amour : celui de son époux. Mère de deux enfants et professeur d’anglais de formation, elle a « délaissé » un temps la craie au profit de la musique : sa passion. Nous l’avons rencontrée à Bobo-Dioulasso lors du festival de jazz performance, où elle assurait le chœur avec un groupe de musique. Elle, c’est bien Elvire Bandé née Zekpa, artiste musicienne choriste.

Il y a des femmes qui croient fermement en leur passion. Sont de celles-là Elvire Bandé, enseignante d’anglais, choriste et artiste musicienne. Apparue sur la scène musicale burkinabè avec un album de 8 titres qui malheureusement n’a pas eu un succès par manque de promotion, Elvire tient toujours la route. Elle avoue ne pas avoir perdu espoir. Après sa formation de quatre ans en France avec à l’appui une licence en Anglais elle est revenue au pays (Burkina Faso). Son amour pour M. Bandé lui-aussi enseignant de lycée, était une raison nécessaire et suffisante pour y rester. Une union qui leur donnera deux enfants. Elvire donne des cours dans un lycée privé à Ouagadougou pendant un moment avant de prendre le risque, selon ses propos, de se consacrer entièrement à sa passion. Elle va donc déposer définitivement « ses valises » sur la scène musicales burkinabè. Choriste de studio et de scène, sa belle voix suave séduit tout artiste qui la sollicite. « J’ai travaillé avec plusieurs artistes burkinabè et étrangers », a-t-elle ajouté. L’absence de promotion de son album l’a amené à oublier la scène musicale, mais elle explique qu’il ne s’est pas agi de la seule raison. « Il y avait aussi les devoirs de famille. Lorsque vous êtes femme au foyer, il n’est toujours aisé de gérer ces deux mondes. Il va falloir prioriser l’un à l’autre », s’est-elle expliquée. Elvire a donc priorisé sa famille sans pour autant lâcher prise avec la musique. Tout en donnant des cours d’anglais à domicile, elle saisissait des occasions pour des prestations en qualité de choriste.

Le chœur, un métier fait d’incertitude

Elvire estime que les conditions dans lesquelles on réalise les albums au Burkina Faso ne sont pas faciles pour les musiciens encore moins les femmes artistes. A la question de savoir comment elle vit son métier de choriste, elle ne passe pas par quatre chemins pour dire que c’est un métier d’incertitudes. Un métier pas comme les autres où l’on vit au jour le jour. Heureusement, a-t-elle indiqué : « La musique est une passion pour moi et je la vis à ma manière. Je n’en ait pas nécessairement la Starmania ». Elle dit surtout aimer le live. Toutefois, reconnaît-elle, ces prestations lui permettent d’arrondir ses fins de mois.

Elvire Bandé et Faso Academie

« L’ardeur au travail paye ». Telle est la conviction de notre choriste, qui estime que ce sont ses compétences qui ont amené les responsables de Faso Academie à faire partie du jury. En sa qualité de doyenne, elle dit avoir un regard positif sur ce tremplin qu’on offre aux jeunes et qui permet de dénicher des talents. « Nous avons eu de jeunes talents qui sont aujourd’hui des exemples pour les aînés », dit-elle. Elvire ne se dit pas amère même s’il lui arrive d’être parfois agressée verbalement. « Etre femme dans un milieu de liberté c’est voir de tout… Beaucoup ne tiennent pas leur engagement après le travail et ce n’est pas souvent pas une mince affaire », déplore-t-elle. Elle déplore également le fait que de plus en plus, beaucoup de choristes ou même des danseuses se mettent, sans véritablement une bonne base, à produire des albums qui ne sont pas de belle facture. Malgré tout, a-t-elle ajouté : « Nous vivons dans un contexte d’incertitudes et de pauvreté. Alors si quelqu’un trouve sa voie, tant mieux. Avec un album et les droits du BBDA il y a une certaine garantie lorsqu’on arrivera plus à exercer la profession de danseuse. C’est sans doute leur chance ». Un constat qui se fait surtout, à l’en croire dans le milieu DJ.

Pour faire un album de belle facture, il faut avoir des moyens, mais surtout du talent. C’est pourquoi Mme Bandé pense qu’il ne faut pas se contenter d’un « home studio » avec des programmations. Elle montre cependant du doigt la responsabilité des médias qui diffusent ces musiques sans discerner leurs qualités. Quant à elle, promesse est faite à ses fans et au public burkinabè de produire son deuxième album qui sortira à la fin de l’année 2013.

La femme à son avis !

Ce qui fait la femme est la personnalité qu’elle dégage. Une femme ne doit pas subir la vie. Elle ne doit pas vendre sa dignité pour y arriver. Aux jeunes filles qui rêvent de faire la musique, elle leur demande d’avoir du talent. Si l’on n’a pas de talent, on ne peut ambitionner à être une star. A la limite on se rend ridicule.

Bassératou KINDO

L’Express du Faso

  • Poster un message :
  • modération a priori

    Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

    Qui êtes-vous ?
    Votre message

    Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

Vidėo de la semaine

Portrait

Entrepreneuriat féminin : Sandrine Ouoba, la reine des purées pour bébés

Titulaire d’un master en économie, Sandrine Ouoba/Ouédraogo est à la tête de « Doux Goûts », une unité dédiée à la transformation des fruits et (...)


LeFaso.net © 2003-2014 Yenenga ne saurait être tenu responsable des contenus "articles" provenant des sites externes partenaires.
Droits de reproduction et de diffusion réservés