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Dédougou : Kalizèta Ganamé, la « chasseuse » d’ordures

dimanche 24 mars 2019

L’assainissement de la ville de Dédougou, Kalizéta Ganamé en a fait son cheval de bataille. Plongée dès l’âge de 22 ans dans le domaine de l’assainissement, cette veuve de 46 ans, mère de trois enfants, compte apporter son expertise pour faire de la ville de Dédougou, un modèle en matière d’assainissement. Arrivée à Dédougou dans le cadre du travail avec une ONG, Kalizéta Ganamé a constaté les difficultés des ménages à se débarrasser de leurs ordures. C’est ainsi qu’elle a décidé de créer l’association Cercle d’éveil pour la promotion de la femme (Ceprofem), pour contribuer à créer un cadre de vie sain pour les habitants.

Kalizéta Ganamé est l’exemple-type de la femme courageuse et déterminée. De Ouahigouya à Dédougou, en passant par Tougan, cette veuve, mère de trois enfants, a travaillé dans plusieurs ONG œuvrant dans l’assainissement. Après avoir fini son contrat avec une ONG basée à Dédougou, elle a pris son courage à deux mains pour entreprendre. Ainsi, Kalizéta Ganamé s’est donné pour devoir de débarrasser la ville de Dédougou de ses ordures et de faire de la sensibilisation sur la nécessité de vivre dans un cadre sain et propre. Car, pour elle, vivre dans un cadre sain et propre préserve son entourage de maladies.

« Dans ma cour, les enfants savent que l’on ne jette pas les plastiques, les bidons et autres ordures n’importe comment, puisqu’ils savent que je suis allergique aux ordures. Il m’arrive souvent d’empocher des papiers hygiéniques lors de certaines cérémonies ou autres activités pour revenir les mettre dans ma poubelle car j’ai horreur de jeter les ordures hors des poubelles et mon entourage me connaît pour cette rigueur », raconte-t-elle.

A ses débuts, Kalizèta Ganamé s’est heurtée aux préjugés avant d’être adoubée par son entourage et les populations de Dédougou. Elle a commencé ses activités sur fonds propres. Ainsi, elle a pu faire confectionner les outils (charrettes, instruments de protection, poubelles) et recruter des femmes pour le travail. Après cette première étape, il fallait chercher la clientèle. « J’ai fait du porte-à-porte pour expliquer à la population l’utilité d’assainir son cadre de vie mais tout début est difficile », confie-t-elle.

La coordonnatrice du Cercle d’éveil pour la promotion de la femme (Ceprofem) dit espérer qu’avec le développement de la ville, les autorités vont travailler à faire évoluer le domaine de l’assainissement. Du reste, elle constate qu’il y a une avancée avec la présence de plus en plus d’associations qui s’occupent de l’enlèvement des ordures, de la gestion des eaux usées et des boues de vidange.

Le travail de Kalizéta Ganamé et de son association commence à impacter certains habitants de la ville mais il reste beaucoup à faire car certains ménages ne disposent toujours pas de poubelle. « Je suis peinée lorsque je sors et que je constate toujours des dépotoirs d’ordures dans la ville. Nous devons tous travailler pour le changement de comportements », constate Mme Ganamé.

En plus de l’assainissement, Kalizéta Ganamé compte s’investir, dans les mois à venir, dans la transformation des déchets plastiques en des objets utiles comme les pavés, les bijoux et autres.

Pour la première responsable du Ceprofem, l’assainissement est une activité difficile qui manque de financements. Elle invite donc les autorités à faire de ce volet une priorité, pour faire de la ville de Dédougou un modèle au Burkina et dans le monde.

Issoufou Ouédraogo
Lefaso.net

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