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Saratou Cissé/Yago, cadreur à la RTB  : « Ils continuent toujours la stigmatisation »

lundi 26 mai 2014

Elle a préféré la camera à bien d’autres métiers. Belle femme au teint clair naturel, la silhouette relativement fine, elle force l’admiration et le respect. La caméra sur l’épaule ou encore dressée sur un trépied, le regard dans l’objectif, elle mène à bien sa mission de création d’images pour le petit écran burkinabé. Elle, c’est Saratou Cissé épouse Yago, caméra woman, depuis 2007, à la Télévision nationale du Burkina (RTB). Mariée, elle est mère d’un enfant.

Alors qu’elle était encore élève dans les années 2000, elle a été séduite par une femme qui portait la camera lors d’une cérémonie au sommet de la francophonie tenue dans la capitale Burkinabé. Impressionnée, Saratou s’est fait, à ce moment, la promesse de devenir elle aussi une caméra woman. Ainsi, après deux ans passés sur les bancs, elle réussit à un concours du ministère de la Communication en 2002. Il s’agit du concours de l’Institut supérieur des techniques de l’information et de la communication (ISTIC). A la suite de cette formation, Saratou demande une affectation pour la radio télévision du Burkina. Elle qui avait appris le maniement de la caméra sur le tas, va alors renforcer cet acquis.

« J’ai servi pendant deux ans avant d’être admise au concours professionnel de l’Ecole nationale de l’Administration et de la magistrature (ENAM) », explique-t-elle. Depuis décembre 2011, elle est néanmoins revenue à son premier métier : tournage d’émissions plateaux, du journal télévisé et bien entendu les reportages sur le terrain. « Je fais deux semaines de plateau et deux semaines sur le terrain, en plus des productions qui se font en dehors du plateau », dit-elle avec un air joyeux. Femme au foyer, Sara, comme ses collèges l’appellent affectueusement, essaye tant bien que mal de concilier ces deux « mondes », très importants pour elle.

Difficultés

Une aussi belle et charmante femme attire inévitablement l’attention des hommes. Une véritable source de difficultés relationnelles pour elle. Heureusement, dit-elle : « Je suis mariée à un homme adorable et compréhensif qui se trouve être du même service que moi. Chose que je considère comme une véritable chance ». Le harcèlement est un phénomène, qui, selon Saratou Cissé, existe dans toute structure où évoluent les femmes. A l’école de la magistrature, elle a beaucoup hésité entre la camera et la réalisation ou la production. Ou carrément, un domaine autre que l’audiovisuel. Car dit-elle : « Avant, j’étais une jeune fille, donc assez libre. Ce qui n’est plus le cas. Je suis maintenant appelée à m’occuper de mon foyer ».

Projets

Elle veut encore et toujours se perfectionner au montage et à la réalisation, qui, en plus de la camera sont une passion pour l’épouse Yago. « Il ne faut pas, indique-t-elle s’accrocher à un seul domaine. Il faut souvent se familiariser avec d’autres paramètres du métier que l’on fait ». La réalisation, elle y croit et reste convaincue qu’elle pourrait en faire un jour, puisque son époux l’y exerce déjà. Sa force quotidienne est la reconnaissance de son courage à travers les félicitations qu’elle reçoit de part et d’autre. En tout cas, Sara dit être catégorique et ne se laisse pas « marcher sur les pieds ». C’est pourquoi, dit-elle : « Malgré les frustrations, nous ne devons pas baisser les bras. Je puis dire que les choses semblent ne pas évoluer, en matière de valorisation, de promotion de la femme. Parce que il y a des hommes qui continuent toujours à stigmatiser la femme. Mais ils se trompent ». Elle appelle ainsi les femmes à continuer la lutte pour l’égalité des chances.

Bassératou KINDO

L’Express du Faso

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