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Gertrude Laetitia Semdé, mécanicienne : « Il est vraiment rare de voir une femme qui fait la mécanique plus de dix ans »

jeudi 15 mars 2018

Parmi les métiers taxés d’homme, il y a la mécanique. Pendant longtemps, il était rare de voir la gent féminine dans ce domaine, mais de nos jours, le mythe semble être tombé. On peut dénombrer les femmes qui travaillent dans les garages. LeFaso.net est allé à la rencontre de Gertrude Laetitia Semdé, une mécanicienne depuis l’année 2000, qui travaille actuellement au Garage elec auto du quartier Goughin de Ouagadougou.

LeFaso.net : Quand avez-vous commencé le métier de mécanique ?

Gertrude Laetitia Semdé : J’ai commencé avec ce métier il y a 18 ans aujourd’hui. C’est le quatrième garage de ma carrière présentement. Lorsque je commençais, j’avais 18 ans.

LeFaso.net : Pouvez-vous revenir sur votre parcours ?

Gertrude Laetitia Semdé : J’ai arrêté mes études en classe moyenne 1 (CM1). Comme je n’avais rien à faire, ma mère m’a proposé d’exercer ce métier. Après avoir accepté, elle était partie voir mon oncle pour lui en parler. Ce dernier m’a emmené au garage Zampaligré, vers le stade du 4 août. J’ai travaillé là-bas de 2000 à 2006. Ensuite, j’ai rejoint le garage du centre (soupir)… Paix à son âme. J’ai fait deux ans dans ce garage. Après, je suis allée travailler dans un troisième garage. Sauf que je n’ai pas duré. Notre patron a dû nous laisser au chômage, car il disait qu’il ne pouvait pas nous déclarer à la caisse comme on l’avait exigé. C’est ainsi que je m’étais retrouvée à la maison pendant deux à trois mois. Ma mère était repartie voir quelqu’un d’autre qui m’a fait venir ici. C’était en 2009.

Je n’ai pas suivi une formation de mécanique. J’ai appris ce métier sur le tas et exercé directement.

LeFaso.net : Pour la plupart de personnes, la mécanique est faite pour les hommes. Pourquoi avez-vous accepté la proposition de votre mère ?

Gertrude Laetitia Semdé : Je n’avais pas le choix, puisque je restais à la maison tous les jours et je ne faisais rien. Au départ, je me suis tout simplement dit que j’allais commencer et voir ce que cela pouvait donner comme résultat. Je n’imaginais pas que je pouvais aussi tenir jusqu’aujourd’hui. Il y avait eu des moments où je me suis dit que c’était mieux de choisir un autre métier. (Rire). Mais tout cela est passé maintenant.

LeFaso.net : Pour votre début, comment était l’ambiance qui régnait avec vos collègues ?

Gertrude Laetitia Semdé : Sincèrement, au début, ce n’était pas du tout facile. Je marchais pour aller au garage. Il fut un temps où je voulais arrêter, mais en y prenant goût, je me suis habituée.

Avec mes collègues aussi au départ, ce n’était pas facile mais comme ils sont devenus mes amis maintenant, cela ne me gêne plus. Je n’ai pas de difficulté particulière avec eux. On s’entend bien. Souvent même, on fait le terrain ensemble.

LeFaso.net : Comment réagissent les clients lorsqu’ils viennent au garage et ils voient une mécanicienne ?

Gertrude Laetitia Semdé : (Sourire). Il y a certains qui sont contents de me voir travailler ici et ils n’hésitent pas à m’encourager. D’autres affirment que je répare bien leur engin. Bref, je ne reçois que de choses positives de la part des clients.

LeFaso.net : Que répondez-vous aux femmes qui pensent que la mécanique est un métier d’homme ?

Gertrude Laetitia Semdé  : Je leur conseille tout simplement d’exercer ce métier. Il faut rappeler qu’il y a certaines qui font déjà la mécanique, même si c’est pour deux ou trois ans seulement parce qu’il est vraiment rare de voir une femme qui fait la mécanique plus de dix ans. Il y a des femmes qui viennent faire le stage, car elles suivent encore la formation.

LeFaso.net : Comment arrivez-vous à gérer votre vie professionnelle et votre vie de famille ?

Gertrude Laetitia Semdé : (Rire). Comme je suis toujours en famille, c’est une vie de routine. Je commence le travail à 7h 30 minutes et je descends à 18h 30 minutes au plus tard. Lorsque j’ai un cas social, je demande la permission à mon patron puis je vaque à mes occupations.

Interview réalisée par Cryspin Masneang Laoundiki
LeFaso.net

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