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Filière oignon : Hélène Zoma, la reine du « Djaba 1 » à Ouagadougou

jeudi 12 janvier 2017

Des femmes entrepreneures, on en trouve aux quatre coins du Burkina Faso. Citées en exemple dans leur domaine, elles réussissent à force de persévérance et aussi grâce à l’appui de certains partenaires, à se faire une place au soleil, dans les fermes ou les marchés. Zoma Hélène fait partie de ces braves dames. Affectueusement appelée Hélène Djaba (oignon en langues mooré et bambara), cette commerçante dispose d’un entrepôt de conservation d’oignons d’une capacité de 500 tonnes, construit grâce à la subvention de la convention entre le Programme d’appui aux filières agro-sylvo-pastorales (PAFASP) et la Maison de l’Entreprise du Burkina Faso (MEBF). Nous l’avons rencontrée, ce mercredi 11 janvier 2017 à Ouagadougou.

Un étal d’oignons par-ci, des sacs par là. Il est 13h45 lorsque nous arrivons au marché de Larlé sis au secteur 8 de Ouagadougou. Assise sous un hangar, Zoma Hélène, une sexagénaire converse avec ses sœurs. C’est la maitresse des lieux. Et la vente de l’oignon représente toute sa vie. Depuis 1965, après avoir décroché de l’école en classe de CM2 (Cours moyen deuxième année), elle s’est lancée dans la vente de cette légume. « C’est une battante et c’est grâce à cette activité qu’elle a payé notre scolarité et nous vient en aide », a confié l’une des sœurs de la commerçante.

Ses oignons, Hélène Zoma dit les exporter vers des pays voisins tels que la Côte-d’Ivoire et le Ghana. Elle emploie plusieurs personnes dont des acheteurs, des manutentionnaires, des chauffeurs, etc. Les affaires marchent bien même si la promotrice, sourire aux lèvres, n’a pas pipé mot sur son chiffre d’affaires. « Je vis dans l’oignon, je nourris et scolarise mes enfants, je suis bien posée. Voilà donc mon chiffre d’affaires », a-t-elle lancé avec humour.

L’écoulement d’une marchandise comme l’oignon dépend de sa conservation. Et en ce sens, le PAFASP et la Maison de l’Entreprise ont, dans le cadre de leur convention, accordé une subvention de 25 millions de francs CFA à la promotrice pour la construction d’un entrepôt d’une capacité de 500 tonnes. Son apport personnel a été de plus de 17 millions de francs CFA. A l’en croire, c’est l’infrastructure qui lui manquait pour développer son activité car il est des périodes où l’oignon se fait rare et oblige les commerçants à en importer. Toujours selon Hélène Zoma, les formations reçues de la Maison de l’Entreprise lui ont été d’un précieux concours dans ses affaires.

La reine des oignons à Ouagadougou n’est pas la seule à avoir bénéficié d’un entrepôt pour la conservation de ses produits. Alexis Guigma, producteur d’oignons à Kombissiri, dispose également d’un magasin d’une capacité de 12 tonnes. Cette infrastructure d’une valeur totale de 3 500 000 F CFA a séduit d’autres producteurs qui ont émis leur désir d’en bénéficier également. Dans son champ de quatre hectares, M. Guigma a dédié deux hectares à la production de l’oignon, l’autre moitié étant réservée à la culture d’arbres fruitiers. Et il avoue récolter cinq tonnes d’oignons à l’hectare. Cette performance est certes louable mais selon le PAFASP, il existe d’autres producteurs capables de produire le double à l’hectare. Invite a été faite à Alexis Guigma de prendre attache avec la faitière des producteurs d’oignons qui regroupe en son sein des hommes et femmes aguerris dans la technique de production du légume.

D’ailleurs, le Burkina Faso est le 4e pays producteur d’oignon en Afrique de l’Ouest après le Nigeria, le Niger, et le Sénégal.

Herman Frédéric Bassolé
Lefaso.net
(1) Oignon dans plusieurs langues parlées au Burkina dont le mooré et le bambara

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